L'histoire :
C'est au fond d'une ruelle de Shinjuku, souvent mal éclairée la nuit, que le restaurant nommé « La cantine de minuit » accueille ses clients. Ouverte seulement de minuit à sept heures du matin, la taverne a une carte extrêmement restreinte puisqu'il n'y figure que du shôchû, une soupe de miso au porc, de la bière et du saké. Cependant, le patron accepte de préparer d'autres plats avec les ingrédients qu'il a en sa possession et seulement ceux-ci. Étonnamment, il a beaucoup de monde, d'une clientèle familiale à une autre plus mal famée. Pour autant, l'ambiance est toujours très bonne au sein de la « cantine de minuit ». Un soir, alors qu'il venait à peine d'ouvrir, le patron vit débarquer deux yakuzas. L'un exigea un met rare, ce qu'il refusa de préparer, et l'autre demanda des saucisses rouges façon wiener et il accepta. Depuis, ce dernier est devenu un habitué et même l'ami de Kosuzu, le propriétaire d'un bar gay situé plus loin dans la rue. Une forte amitié est née entre les deux et, lorsque les journaux télévisés annoncent qu'une fusillade aurait éclatée et mêlerait des yakuzas, Kosuzu se met à avoir peur pour son ami...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Véritable dénicheur de jolies pépites, Le Lézard noir s'est vu récompensé de ses efforts par plusieurs sélections au prestigieux Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, mais aussi avec le prix de la critique de la part de l'A.C.B.D. Lancé en France début 2017, La cantine de minuit est le genre de série qui ne paie pas de mine mais qui se révèle incroyablement addictive. Publié depuis 2007 au Japon, le titre raconte le quotidien d'un restaurateur. Celui-ci tient un établissement qui n'ouvre qu'à minuit et ferme lorsque le jour se lève. Sa carte est réduite au minimum syndical (une soupe et quelques alcools) mais ce dernier accepte de faire des plats à la demande, s'il a les ingrédients en sa possession. Défile dans son établissement une clientèle variée, parfois lambda et parfois difficile à gérer. Dans ce premier album, nous allons découvrir une galerie de portraits réjouissante et qui aura pour point commun cette taverne. Drôle, émouvant et toujours attachant, le titre parle de nourriture sans l'évoquer de façon didactique ou trop pointue pour le néophyte des cuisines. Il se dégage une atmosphère apaisante dans cette série, de celle dans laquelle on aime se replonger régulièrement. Si le style de Yarô Abe n'est pas le plus technique ou le plus spectaculaire, il est parfaitement adapté au style du récit. Je ne sais pas pour vous, mais moi j'irai bien manger un morceau à « la cantine de minuit ».