L'histoire :
C’est par un dimanche après-midi radieux qu’un homme hurle des propos sur le monde avant d’abattre cinq personnes avec son fusil. Parmi les défunts figure une étudiante surnommée Setchan. Un de ses camarades se dit que c’est peut-être une bonne chose pour cette dernière car elle n’aura plus à souffrir dans ce monde. Le « Se » de son surnom provient du mot « sexe » et le sobriquet lui a été affublé en deuxième année de collège, lorsqu’elle fut aperçue par des camarades en train de pénétrer unlove hotel. Pendant un mois, la jeune fille s’était rendue dans l’établissement avec un partenaire différent chaque semaine. Setchan ne cherchait pas l’amour ni l’homme de sa vie, d’ailleurs les sentiments de ses partenaires l’ont toujours fait fuir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans un Japon moderne et alternatif, sur fond de révolutions étudiantes, de terrorisme et de harcèlement, Setchan nous fait suivre le quotidien d’une demoiselle qui se laisse porter par les évènements et accepte de coucher avec n’importe qui. Le récit évite le piège du graveleux et ne mise pas non plus sur des scènes érotiques : c’est en réalité au travers le regard d’un jeune homme qu’on suit la demoiselle se laisser balloter et que l’absurdité du monde est mise en avant. L’ambiance est évidemment très mélancolique, l’intrigue ne propose ni espoir ni réponse, et les personnages nous transmettent leur déprime sans problème. La narration est assez délicate, elle ne s‘appuie pas sur les sujets difficiles et se contente au contraire de nous laisser deviner les drames qui ont lieu. Graphiquement, même si certaines silhouettes sont volontairement un peu grossières, l’ensemble est plutôt bien fait et les décors ne sont pas négligés. Une bonne histoire tragique.