L'histoire :
Le juge Bao se rend dans la petite ville de Gong Xian, administrée par l’un de ses amis, le juge Bai, pour enquêter sur l’assassinat de Nuage Rouge, l’une des jeunes femmes sous la protection de Dame Lian. Là, cette dernière apprend au juge qu’elle-même et Nuage Rouge n’ont jamais reçu de menaces mais que la ville est soumise à un gang d’enfants qui rackettent tous les commerçants. Néanmoins, elle-même refuse de payer mais fournit à manger à ces orphelins à chaque fois qu’ils le demandent, aussi est-elle tranquille, contrairement aux commerçants qui voient leurs boutiques incendiées s’ils tentent de résister. En résumé, elle ne pense pas que ces histoires de racket aient un rapport avec le meurtre de Nuage Rouge, ni avec la disparition depuis de deux autres de ses protégées, Mei et Lin. En interrogeant les autres filles, le Juge Bao apprend que Mei et Lin ont été vues pour la dernière fois chez le marchand de soie, un endroit où se rendait aussi Nuage Rouge très souvent en cachette de Dame Lian...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier volume des aventures de cet Hercule Poirot chinois (à ceci près que le juge Bao est un héros historique) avait déjà fait forte impression, et ce second opus confirme la donne avec une nouvelle enquête intéressante. Cette fois, l’intrigue se suit plus facilement sans que le lecteur ne risque de s’embrouiller parmi tous les protagonistes et est aussi plus orientée sur l’action. Un seul reproche peut-être : ce n’est finalement pas le juge Bao lui-même qui fait toute la lumière sur l’affaire, ce dernier passant au second plan dans la deuxième moitié du volume. Une bonne surprise est par contre que le scénario laisse plus de place cette fois aux personnages secondaires, notamment le jeune page du juge, Bao Xing, qui participe cette fois-ci activement à l’enquête. Le constat graphique est sensiblement le même que pour l’opus précédent : un style général rappelant la gravure par ses reliefs composés de nombreux petits traits de plume entrecroisés de grattages, des poses théâtrales un peu trop figées, des portraits variés, très réalistes et des plus expressifs. Le découpage se permet cette fois-ci quelques originalités bienvenues mais il est dommage que le format classique présenté (tout en longueur) limite parfois les possibilités de la mise en page (ce qui fait que les personnages sont presque toujours représentés à partir du buste seulement). Au final, encore un opus plaisant et dont on saluera la très bonne qualité de l’édition, que ce soit concernant le papier ou l’encrage. A un si petit prix, pourquoi se priver ?