L'histoire :
Tawang, Sud du Tibet, 1694. Fils de paysans-esclaves, Lobsang Rinchen se rend comme chaque jour aux champs en compagnie de son fidèle renard blanc. Le garçon aime passer du temps avec ses amis animaux qui ont toutefois tendance à le distraire. Seulement, aujourd’hui, c’est une personne qui le distrait : une fille de son âge, Makye Ame, qui s’est assoupie au pied d’un arbre. La demoiselle est la fille du seigneur local et ses domestiques s’empressent de la ramener à la demeure familiale en lui déconseillant de traîner avec un petit pouilleux. Cependant, les deux enfants font fi de tout cela et continuent de se voir secrètement tous les jours. Aucun des deux n’imagine encore que le 5e Dalaï-Lama est mort depuis des années et que les recherches de sa réincarnation vont changer leurs vies...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si on sait tous que le Dalaï-Lama est le chef spirituel du Tibet, on est beaucoup moins nombreux à connaître la vie des hommes qui ont été son incarnation. Comme nous l’indique le titre de cette œuvre, il nous est proposé ici de découvrir la vie du 6e Dalaï-Lama (1683-1706), le seul à avoir refusé une vie de moine ordonnée. Ce premier opus se cantonne à l’adolescence du personnage, lorsque celui-ci s’éveille à l’amour et prend conscience de ce qu’implique le statut de paysan-esclave, tandis que les lamas partent à la recherche de la réincarnation du 5e Dalaï-Lama dont la mort a longtemps été cachée. Le récit commence de manière assez simple avec deux enfants qui s’attachent l’un à l’autre et organisent des rendez-vous secrets, mais on voit bien vite que le récit est plus riche que cela : le système des castes est implanté et régit la société, le bouddhisme et la politique ont des liens étroits, et le pays connaît de nombreux tumultes. Tout cela constitue un univers difficile pour les personnages et annonce déjà des conflits capitaux pour la suite. Les dessins, loin d’être en reste, sont stupéfiants de réalisme, aussi bien pour les personnages que les animaux et les décors. La mise en couleurs rend l’ensemble d’autant plus vivant et renforcent les atmosphères. Pour la culture ou le plaisir, ce titre commence de manière enchanteresse et mérite le détour !