L'histoire :
Nankin, de nos jours. Sur la place qui surplombe la ville, Wang Shang-Ti est rejoint par maître Tan, un avocat. Ce dernier enquête sur Xia Shuqin, dont il a une photo quand elle n’était encore qu’une petite fille, et aimerait que l’homme lui narre sa rencontre avec la demoiselle en 1937. Cela remonte au 12 décembre 1937. A l’époque, le Japon avait commencé à envahir la Chine et la ville de Nankin était sur le point de subir l’horreur. Les soldats chinois avaient reçu l’ordre de se replier à Pukou pour fuir par bateau. Seulement, Wang Shang-Ti, qui était soldat, n’y était pas allé avec ses compagnons : il avait vu la petite Xia Shuqin perdue et en pleurs et avait décidé de la ramener à ses parents. Une fois qu’il eut accompli ce détour, il se dépêcha de rejoindre ses troupes au bord du fleuve mais, hélas, les bombardements avaient commencé et les tirs aussi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers un avocat qui cherche à retracer le passé d’une petite fille chinoise lors des conflits sino-japonais en 1937, plusieurs personnes nous racontent ce qu’elles ont vécu et les atrocités commises par l’armée japonaise. Dénoncer les crimes de guerre - que les japonais n’ont toujours pas reconnu et pour lesquels ils ne se sont donc pas excusés - est une intention que l’on comprend aisément et les portraits présentés sont terribles, le réalisme du récit lui conférant une dimension assez prenante. Entre mensonges, carnages, viols, pillages et encore d’autres horreurs, rien ne nous est épargné et le lecteur ne manquera pas d’être outré par ce qui est arrivé à la population. Néanmoins, on aurait aimé un scénario un peu plus consistant (soyons honnêtes : ce n’est pas une surprise que l’armée japonaise se soit mal conduite en Chine), il y a quelques longueurs et la petite fille recherchée ne sert pas à grand-chose puisqu’on n’apprendra rien sur elle (elle n’est que l’excuse pour amener l’enquête). Quant aux graphismes, on est assez déçu par le rendu. Les couleurs choisies (bleu pour le présent qui est serein et rouge pour le caractère violent du passé) servent principalement à meubler les cases et auraient gagné à jouer sur les nuances. De plus, les personnages manquent souvent d’expressivité et leurs silhouettes ne sont pas bien proportionnées. On remarque tout de même un travail sur la mise en scène et un certain sens de l’esthétisme. Ce one-shot est donc relativement intéressant pour ceux qui s’intéressent à cette période de l’histoire et reste à découvrir malgré ses bémols.
