L'histoire :
Paris, début du 20e siècle. Cela fait maintenant trois ans que Colette travaille dans la maison close appelée « L'œuf de la nuit ». La jeune femme y a son petit succès et des habitués. Elle a l'habitude de consigner les noms et préférences de chacun de ses clients dans un carnet, ce qui lui permet de lui répondre plus rapidement à leur demande de plaisir. Cependant, Colette rêve de partir avec celui qu'elle aime, Léon. Cependant, celui-ci ne vient pas souvent la voir, et la plupart de ses visites se résument à lui demander de l'argent. Quand Colette ne peut pas payer, elle reçoit des coups. Pourtant, elle en est sûre, Léon l'aime et ne la quittera jamais...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Elle le reconnaît elle-même, Colette a sombré dans la prostitution de manière désespérément classique, à savoir à cause d'un homme qui lui a promis monts et merveilles pour mieux lui soutirer son argent. Son parcours est évidemment tragique, mais cela ne constitue qu'une partie du récit. Celui-ci s'articule surtout autour du fonctionnement d'une maison close (clients au goûts variés, « dressage » des employées, jalousies...) et aux femmes qui y travaillent, chacune ayant une histoire terrible à raconter. Malgré ce qu'on pourrait croire, l'histoire adopte un ton plutôt féministe et prône la liberté d'esprit, à travers des femmes au fort caractère. Enfin, le prénom du personnage principal fait évidemment référence à la romancière du même nom, et d'autres clins d’œil sont d'ailleurs remarquables tout du long (bisexualité, écriture...), ce qui confirme les intentions de la mangaka. Le scénario déborde de vie, chaque portrait est une histoire à lui seul, les protagonistes sont tous intéressants et c'est toute une époque qui est dépeinte à travers leurs vie. Graphiquement, il n'y a aucune vulgarité, bien au contraire : la mise en scène est travaillée, les tenues des personnages sont séduisantes, et on est plongé efficacement dans le Paris du XXe siècle. Un très bon one-shot à découvrir !