L'histoire :
Le combat fait rage entre Attila et ceux qui veulent préserver l’intégrité du Royaume des Chats. Malgré ses pouvoirs terrifiants, Attila va collectionner les embûches et rencontre beaucoup plus de résistance que prévu. Dans la fureur de la bataille, le tatouage de Terrence apparaît au grand jour et son pouvoir prend véritablement forme. Le combat avec Attila s’équilibre à tel point que ses puissants lieutenants lui viennent en aide. La Nuit du Chat Noir avance à grands pas et Attila tente d’utiliser les grands moyens pour tout réduire en cendres. Pourtant, un personnage inattendu va l’empêcher de l’emporter... Dans le même temps, la guerre contre le Royaume Obscur est déclarée et les grands Seigneurs Cauchemars unissent leur force derrière la bannière d’Asmodheus, le Seigneur Cauchemar du Feu. Les forces de la coalition encerclent le Royaume Obscur mais la troupe dirigée par Shun va avoir une bien mauvaise surprise...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome 9 est l’aboutissement d’une sorte de trilogie consacrée au personnage surpuissant Attila. Le moins que l’on puisse dire est que Reno Lemaire s’est totalement débridé et résout d’une façon musclée pas moins de quatre combats en parallèle, sans compter la fin de l’opus avec un autre combat terrible entre Shun et un Duc du Royaume Obscur. Les amateurs de testostérone, de pauses musclées et de chutes sanglantes vont être plus que servis. Pour la première fois, l’auteur rajoute délicatement des touches de couleurs à son noir et blanc, stries rouges qui symbolisent le sang à la façon du manga Afro Samouraï.. Les combats sont épiques et Reno n’a pas son pareil pour les magnifier grâce à un dessin de plus en plus impressionnant. Tout est bon pour rendre l’ensemble survolté et dynamique : découpages vertigineux des cases, trait extrêmement détaillé et fin, jeu des ombres parfaitement maîtrisé... Mais alors, peut-on se demander, Reno aurait-il basculé dans un style violent à la Hokuto no Ken (Ken le survivant) ? Pas du tout car ce serait oublier que l’auteur aime casser son récit en y insérant des moments d’humour totalement déjanté. Ainsi, la façon dont se termine le combat démesuré entre Attila et ses ennemis a de quoi laisser perplexe tant le final est inattendu et grotesque, sans parler de certains pouvoirs des personnages qui frôlent le ridicule tant ils sont cocasses, ou encore la représentation graphique hallucinante du fameux Chat Noir qui lance la grande fête du Royaume. A ne pas manquer non plus, la version « Game Boy » proposée par Reno du combat d’Attila, une version tout simplement hilarante ! L’humour dynamite l’action avec allégresse et Reno n’a pas son pareil pour mélanger habilement fureur des combats et moments comiques burlesques et farfelus. On passe souvent de façon brutale d’une intense tension à une farce énorme. Sans transition aucune, on passe aussi du sourire au dramatique : la fin en est un bon exemple avec la grande réunion des Seigneurs conspirateurs, là encore magnifiquement mis en image avec une nouvelle technique d’encrage. La dernière partie, largement consacrée au personnage de Shun, réserve des surprises, notamment sur ce fameux personnage énigmatique rencontré par Terrence lors du premier tome : Carl Gustav Jung, le Cartographe des Rêves. Un tome qui clôture le cycle du Royaume des Chats en apothéose d’action et d’humour... et pourtant, on pourra déplorer une tendance à la vulgarité sur certains dialogues (le côté épique du manga est largement gâché par des incessants « putain, merde... ») et, surtout, on regrettera à nouveau l’absence totale d’allusion au monde réel. Ce qui faisait la force et l’originalité de la série est totalement mis de côté et Reno ne jongle plus du tout entre le monde du rêve et de la réalité. Dommage quand on voit avec quel talent il l’utilisait dans les tomes 3 et 4.