L'histoire :
Lorsqu’il était plus jeune, Shirô fut le seul rescapé d’un grand incendie qui éradiqua toute sa famille proche ainsi que leurs biens, et fut alors recueilli par un oncle mystérieux qui se déclarait magicien. Le garçon décida alors de vivre pour devenir un « défenseur de la justice », pour sauver des gens à l’instar de celui à qui il devait la vie. Aujourd’hui devenu lycéen, le jeune homme se contente déjà d’aider les gens simplement, à la hauteur de ses talents, en réparant des choses et en rendant service. Alors qu’il est resté tard au lycée pour s’occuper du matériel du club de tir à l’arc, Shirô tombe sur deux étranges guerriers en train de se battre à l’arme blanche. Leur tenue ainsi que leur armes sont très étranges et le garçon comprend tout de suite qu’il n’aurait jamais du assister à cette scène. Il tente alors de s’enfuir avant d’être vu mais le bruit révèle sa présence. L’un des guerriers le prend alors en chasse jusqu’à le coincer dans un des couloirs de l’établissement. Là, l’homme lui plante sa lance en plein cœur sans autre forme de procès... Mystérieusement, Shirô se réveille quelques instants plus tard et rentre chez lui. Là, il tente de faire le point sur ce qu’il a vu mais n’a pas le temps de beaucoup réfléchir car, à nouveau, le guerrier apparaît et l’attaque ! Shirô prend ce qui lui tombe sous la main pour se défendre, un journal roulé, et réussit à le durcir de manière improbable sans vraiment savoir comment. Son adversaire reconnaît alors en lui un « magicien » et l’attaque sans relâche jusqu’à ce que le jeune homme cède. Pourtant, au moment du coup de grâce, Shirô ne veut pas mourir et sa volonté lui fait invoquer une jeune guerrière surgie de nulle part et qui met en fuite son ennemi. Celle-ci se nomme Saber et est désormais sa servante dans la guerre pour l’obtention du saint Graal, item mythique capable de réaliser le vœu de celui des sept magiciens de sa génération qui remportera la bataille contre les autres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici donc enfin parvenir sous nos latitudes le (principal, car il y en a plusieurs) manga de la série Fate / Stay night qui a connu une si grande popularité au Japon qu’elle est parvenue jusqu’à nous depuis un bon moment déjà. Le manga est adapté, tout comme l’animé éponyme, d’un jeu vidéo, le tout réalisé / scénarisé par le studio Type-Moon à qui l’on doit déjà la série Tsukihime (éditée chez Ki-oon pour la version manga). L’histoire est relativement simple : à chaque génération, 7 magiciens sont élus pour mener les uns contre les autres la guerre du saint Graal, l’objet mythique étant voué à exaucer le souhait, quel qu’il soit, du vainqueur. Chacun d’eux, en fonction de son pouvoir magique, se voit attribuer un servant dont la qualité (relative) est en adéquation, ces servants étant magiquement générés d’après les âmes de héros légendaires. Contrairement aux autres qui descendent de familles de magiciens et qui sont déjà entraînés et au fait (stay night) de cette histoire, le héros est quant à lui complètement ignorant mais recèle tout de même en lui un pouvoir magique très puissant, à tel point qu’il invoque directement le plus renommé des servants (le meilleur épéiste, mais pas forcément le plus puissant). Les protagonistes sont stéréotypés : Shirô Emiya, le héros, est l’exemple du bon garçon qui veut rendre service et sauver tous les autres sans faire de compromis (il se refuse par exemple à tuer ses ennemis), Rin Tôsaka celui de la surdouée froide en apparence mais sympathique au fond, et le peu que l’on voit d’Ilya la présente comme une petite acharnée avec un gros complexe à compenser du genre être à la hauteur de ce que sa famille aristocrate attend d’elle etc. De même pour les servants qui ont clairement un goût de déjà-vu. Mais cela passe bien, l’important étant plutôt l’action : pas trop le temps de se poser de question car, en une seule nuit, le héros aura déjà combattu trois / quatre fois et sera mort (!) deux. Tout cela est assez bien mis en image par Dat Nishiwaki qui, malgré un style simple et parfois peu détaillé (peu de décors, visages simples...), sait par contre donner beaucoup de dynamisme à ses planches de par un découpage et une mise en scène efficace. Par contre, la régularité n’est pas toujours de la partie : on passe de planches parfois très travaillées jusqu’au moindre détail du tramage (comme page 156 où, selon un effet de focus photo, l’ombre change de grain en fonction de la distance jusqu’à devenir flou au tout premier plan), à d’autres ou tout les fonds sont remplacés par des lignes de vitesse et un arrière-plan vide et blanc alors que les scènes se déroulent de nuit (p168) ! Certaines incrustations de fonds spéciaux sont également assez maladroites et dénotent avec le reste de l’aspect visuel... Mais le niveau reste tout de même satisfaisant, avec par exemple des personnages dont les expressions sont bien rendues malgré un design simpliste. Bref, malgré un scénario léger (mais qui garde du potentiel sous le coude), ce premier volume est accrocheur et on attend de pouvoir lire la suite.
