L'histoire :
Au village d’Amide, comme toutes les semaines, Yôsuke se rend un seau à la main au petit sanctuaire dont sa famille a la charge. Pour cela, il doit monter un escalier de pierre très grand. Aujourd’hui, il s’acquitte de sa tâche et s’étonne qu’un homme descendant l’escalier lui fasse une remarque sur la pénibilité du trajet. Une fois au sanctuaire, il change l’eau d’un petit bassin conservé à l’abri des regards par des verrous. En fait, la famille de Yosuke se charge de prendre soin d’un œuf de sirène, comme le veut le pacte qui lie le village à ces créatures maritimes. Hélas, son père, lui, est plus intéressé par le projet de développement urbain de la ville avec le groupe Ozaki et il ose même montrer l’œuf de sirène à la télévision...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Satoshi Kon nous a toujours séduits avec ses récits mâtinés de fantastiques et ses jeux de mise en scène. Avec Le pacte de la mer, il dépeint un village balnéaire qui voue un culte aux sirènes mais dont un promoteur immobilier a fait sa cible pour construire un énorme complexe. Ce n’est pas la première fois qu’on voit une histoire proposer l’opposition entre traditions et modernisation, respect du culte contre confort et argent, conflit intergénérationnel... Toutefois, ce n’est pas pour autant qu’on ne profite pas de l’histoire qui propose une palette de personnages intéressants et nous parle de sirènes (ce qui est surtout une allégorie). On se plonge d’entrée de jeu dans le village et sa façon de vivre grâce à des dessins redoutablement efficaces et réalistes. La description de la campagne japonaise est parfaite et, même si Satoshi Kon joue moins avec la mise en scène que d’habitude, le dynamisme est bien là. Quant au scénario, celui-ci a beau être classique, il est mené avec brio et nous entraîne sans problème dans ses méandres faits de nostalgie, de charme, d’onirisme et d’une certaine mélancolie.