L'histoire :
Tetora, apparaissant sous les traits d’un petit M. Hanasaki handicapé et coincé dans un fauteuil roulant pour ses gardes du corps, tente de quitter l’hôpital. C’est alors qu’une poignée d’individus apparaissent de-ci de-là et se dirigent dans sa direction pour le tuer, et ce en éliminant au passage quiconque se place sur leur chemin. C’est d’abord un jeune homme habillé en joueur de baseball qui rentre dans l’établissement et défonce la tête du premier gardien du rez-de-chaussée, avant que quelqu’un revêtu d’une armure complète de samouraï ne se mette à sabrer un des autres gardes, à l’étage. Puis, un patient d’une des chambres démarre une tronçonneuse et découpe le personnel médical se présentant à lui avant de se diriger lui aussi en direction de Tetora. D’autres encore arrivent et Tetora, piégé dans un couloir, va devoir prendre les armes pour se frayer un chemin... Pendant ce temps, Sasayama visionne la vidéo du suicide collectif de la secte de Lucy Monostone, vidéo où il découvre que Machi / Wakana, 10 ans à l’époque, était présente sur les lieux. Il semblerait que Wakana soit en réalité la fille de Lucy et que ce soit elle qui manipulait son père à l’époque...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Débutant par un massacre déjanté, ce nouvel opus fait ensuite la part belle aux révélations, notamment au travers d’un flash-back. Le massacre en question est orchestré par Wakana pour empêcher Tetora de quitter l’hôpital en vie, mais ce dernier ne va pas faire dans le détail et tuer tous ceux que la jeune femme manipule et lui envoie. Côté révélations, ce 14ème volet fait la lumière sur le mythe Lucy Monostone et... le démonte ! Le gourou dont on nous parle depuis des années n’était en effet qu’un leurre, et la vérité, comme toujours bien plus complexe qu’on ne l’imaginait, nous est donc révélée. Si la complexité du scénario n’est pas un défaut en soi, il faut bien avouer qu’il est très dur de suivre la série au rythme où elle paraît tant tout cela est alambiqué, d’autant plus que le gros problème actuel est le manque de fluidité : entre personnalités multiples, personnalités copiées, changement de corps, vision différente d’un corps en fonction de la personne qui le regarde, etc. on a bien du mal à s’y retrouver. Le dessinateur fournit quant à lui des planches très léchées et sait très bien mettre en scène ses personnages de manières à les rendre inquiétants. Le découpage et surtout le choix des plans lors du massacre du début jouent aussi grandement pour nous immerger dans l’action. Avec sa dose d’action et son lot de révélations - parfois assez tordues, voire improbables - qui nous réjouissent autant qu’elles rajoutent à la confusion (et sans oublier une faute d’orthographe énorme), ce volume est pourtant loin d’être le meilleur de la série. Cette dernière, malgré tous ces retournements de situations censés nous en mettre toujours plus plein la vue, commence d’ailleurs à perdre de son intérêt en oubliant de faire avancer la trame : finalement, si on regarde bien, il ne s’est pas passé grand-chose depuis 2 tomes... Pour les lecteurs qui n’auront pas encore lâché le titre, rendez-vous dans un an pour voir si le scénariste creuse toujours plus loin dans la complexité ou s’il se décide enfin à faire avancer l’histoire qui stagne quelque peu pour le moment.