L'histoire :
Tandis que Sailor V a déjà commencé sa carrière de justicière, la jeune Usagi Tsukino, 14 ans, a quant à elle des soucis d’un autre ordre : ce matin encore, elle a trainé au lit et est en retard pour aller au collège ! En train de courir pour essayer d’arriver à l’heure, à moitié pleurnichante, Usagi trébuche sur un chat. L’adolescente essaye de le câliner mais celui-ci est agité, visiblement car il a un pansement qui le gêne sur son front. Usagi le lui retire, découvrant une cicatrice en forme de croissant de lune, et enfin le petit chat se calme. Mais la collégienne repart immédiatement car elle est toujours en retard. Après une rude journée (punition, mauvaise note...), Usagi et ses amies se rendent dans la bijouterie de la mère de l’une d’elles car il y a des promotions exceptionnelles. Elles ne le savent pas mais la bijoutière est possédée par un esprit maléfique et les pierres qu’elle vend absorbent l’énergie des clientes. Usagi n’a heureusement pas les moyens et repart bredouille tandis qu’elle croise la route d’un mystérieux jeune homme en smoking. Après un passage à la salle d’arcade où elle joue au jeu Sailor V, Usagi passe la nuit à rêver qu’elle est une justicière. Elle se réveille pour se retrouver nez à nez avec le petit chat du matin, ce dernier se mettant à lui parler ! Il lui annonce qu’elle a été choisie pour être une guerrière. Sa mission : rassembler ses alliées pour retrouver ensuite leur princesse, tout en luttant contre leurs ennemis qui créent des troubles dans tout Tokyo dernièrement. Grâce à la broche magique que le chat lui donne, Usagi se transforme alors, revêtant en une seconde le costume de la guerrière de la lune, Sailor Moon. A l’aide du masque sur ses yeux, elle a alors une vision : la mère de son amie, la bijoutière, est en réalité un monstre sur le point de tuer sa fille ! Ni une ni deux, Sailor Moon arrive à la rescousse. Sur place, en plus du monstre, elle croise un mystérieux jeune homme masqué en smoking qui se fait appeler Tuxedo Mask...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le succès des débuts de Sailor V, on demanda à Naoko Takeuchi de décliner le concept dans une nouvelle série, ce qu’elle fit avec cette fois-ci un groupe de sentaï féminin. Sailor Moon était née, et on prévoyait dès le départ d’adapter la série en dessin animé en parallèle. Ils ne s’y sont pas trompés : Sailor Moon fut en son temps un énorme succès, et pour nous le chef de file qui lança le shôjo en France à la fois via l’animé et via l’adaptation du manga dans une première édition parue aux éditions Glénat, à l’époque où l’on pouvait encore énumérer de tête les titres issus du Japon ! Sailor V jouant à la fois le rôle de préquelle et de prototype donc, ce n’est pas étonnant de retrouver ici les mêmes éléments de base : l’écervelée mais mignonne Usagi, 14 ans, rencontre un chat qui parle et qui lui annonce qu’elle est destinée à devenir une justicière, guerrière combattant sous le symbole de la Lune pour vaincre des ennemis venus d’ailleurs et décidés entre autres choses à faire main-basse sur la Terre. La grande nouveauté est cette fois que la nouvellement nommée Sailor Moon ne doit pas seulement retrouver le cristal au pouvoir infini que recherche également Sailor Vénus mais qu’elle doit aussi réunir ses alliées et retrouver leur princesse qui, elle aussi, doit s’être « réincarnée » quelque part sur Terre. Evidemment, on apprendra plus tard et sans grand étonnement que Sailor V fait partie des alliées de Sailor Moon, ce qui fusionne ainsi les deux récits comme le laissait déjà apparaître les tout petits cross-over détecté dans l’autre titre. Le récit suit grosso-modo la même ligne directrice que pour son aîné : Usagi découvre d’abord ses pouvoirs et apprend petit à petit à les maîtriser dans le feu de l’action. Elle rencontre alors ses alliées une par une, tandis qu’en parallèle elle tombe amoureuse du mystérieux Tuxedo Mask, un beau jeune homme masqué et en smoking comme l’indique son pseudonyme. Cherchant lui aussi à mettre la main sur le fameux cristal, Sailor Moon ne sait s’il s’agit d’un allié (car il l’aide souvent) ou d’un ennemi en devenir... L’auteur a eu la bonne idée de rajouter cette dimension romantique à son scénario, le rendant ainsi plus fleur bleue que Sailor V mais aussi plus accrocheur pour les lectrices à qui se destine en priorité cette histoire. Mais de par sa dimension historique et ses qualité, ce manga pourra être lu sans remord par tout amateur qui se respecte, même masculin ! Le trait de la mangaka est plus travaillé et plus fourni en détails que dans la série précédente, et même la mise en page se retrouve être plus soignée. Avec en plus une profusion de tramage, les planches sont chargées mais restent pourtant lisibles. Le style de la mangaka a même quelque chose de design ; on la verrait bien esquisser des modèles dans le monde de la mode. Avec une retraduction enfin correcte, des volumes épais à un prix raisonnable et une impression de qualité, les seules choses qui manquent à cette réédition sont les pages couleurs de milieu de tome. On a par contre droit à celles du début ainsi qu’à plusieurs nouvelles illustrations, sans compter que pour la sortie de cette édition au Japon, l’auteur avait remanié de-ci de-là certaines planches et dialogues. Sailor Moon est un titre historique et de qualité en son genre - même s’il a certes un peu vieilli - et qui se lit agréablement avec ou sans nostalgie. Un classique qui a marqué une époque et un must-have pour toute bibliothèque manga qui se veut un tant soit peu sérieuse !