L'histoire :
Un soir, une jeune fille rentre chez elle et défait les surplis de son armure, telle un chevalier fatigué de se battre chaque jour contre les maux de la vie. Cette fois, c’en est trop et la jeune femme décide qu’il est temps pour elle d’arrêter : elle frappe à la porte de la Mort. Mais cette dernière refuse de lui ouvrir : elle seule décide quand elle ouvre la porte et pour qui. Et ce n’est pas encore l’heure pour la jeune femme. Cette dernière insiste, aussi la mort cherche-t-elle à savoir pourquoi elle veut renoncer à la vie et tente de la convaincre du contraire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La première chose que l’on remarque à propos de cette œuvre ciblant principalement les préados et abordant le thème du suicide et de la mort, c’est le format, l’objet livre en lui-même. Très bien pensé et de bonne qualité, celui-ci dispose de planches doubles divisées chacune en 2 parties distinctes : à gauche, en noir sur fond blanc, la vie, la jeune fille ; à droite, en blanc sur fond noir, la mort et ses ténèbres. Les graphismes sont simples mais expressifs, très bien imagés, souvent de manière métaphorique, et les dessins jouent énormément sur l’aspect miroir pour opposer les propos côté « vie » avec ceux côté « mort ». Sur le fond, par contre, on regrette qu’il y ait bien peu d’argumentation valable : les réponses de la Mort aux questionnements de la jeune fille sont le plus souvent bancales et réfutées par cette dernière de manière intelligente. Finalement, il n’y a pas vraiment de réponse proposée et même la conclusion est plutôt étrange, voire antithétique avec le reste du discours. L’auteur ne va pas assez loin dans ses propos et les dernières planches seront probablement interprétées par le lecteur selon son humeur du jour. « [...] tu n’es pas seule. Je suis toujours auprès de toi », est-ce à dire que la mort fait partie de la vie, qu’elle peut nous prendre à chaque instant, ou simplement que les deux sont liées ? « Le jour où j’ouvrirai la porte, je disparaîtrai avec toi », faut-il comprendre qu’il n’y a pas de vie s’il n’y a pas de mort, ou que « notre » mort fait partie de nous ?... A lire comme une ouverture au sujet (pour ensuite en débattre de parent à enfant par exemple) plutôt que pour obtenir des réponses ou, à défaut (après tout, peu en sont revenus pour en parler), une morale.