L'histoire :
Alors que l'apocalyptique seigneur de la magie a été ramené à la vie, deux téméraires guerriers du pays de Coreanica, ou plus précisément de la ville d'Entalasia, combattent les forces des ténèbres dans un obscur donjon du continent de Giana. Enfin téméraire est peut-être un grand mot s'agissant de Tian, un apprenti magicien doué mais qui ne connait qu'un sortilège, s'étant fait virer de l'école au bout d'un an. Son compagnon Drei est quant à lui un guerrier aussi bête que fort (et ce n'est pas peu dire). Alors le combat contre les forces des ténèbres, tout ça, oui, mais point trop n'en faut. Il faudrait que cela rapporte, sans pour autant être trop dur. Et si ça semblait être le cas du donjon paumé dans lequel ils se trouvent, la réalité se révèle toute autre. Bourré d'orcs, c'est surtout le refuge de deux dragons rouges. Et nos deux aventuriers n'ont rien trouvé de mieux que de tuer le vieux mâle, faisant enrager sa fille. Il en résulte que leur village natal est noyé sous les flammes, rayé de la carte. Mais il en faut plus pour les décourager et les voilà vite repartis en quête d'un artefact magique, le bâton de l'équilibre. Sur leur route, ils font connaissance avec un centaure qu'ils vont aider à sauver un arbre de vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'héroïc fantasy tient ses moutons noirs. A moins qu'il ne s'agisse que d'un juste retour des choses. Après tous les héros valeureux au passé sombre et au charisme royal que l'on a pu croiser, Last Fantasy rétablie l'équilibre avec deux héros couards, idiots et pauvres de surcroît que l'on croirait tout droit échappés du donjon de Naheulbeuk. Ambiance jeux de rôles avec ses monstres et ses donjons, ses artefacts aussi inutiles que chers quand ils ne sont pas encombrants, bref c'est du lourd, très lourd même parfois. Heureusement une bonne dose d'auto-dérision et un humour omniprésent nous font apprécier les imbécilités de ces losers nés. L'aventure peine tout de même à démarrer et dans la mesure où cette série est vouée à évoluer, on aurait aimé un peu plus de profondeur, un début d'intrigue plus consistant qu'un énigmatique homme au visage de squelette en toute fin de volume. Le dessin est dense et retranscrit à merveille l'ambiance un peu fofolle du manga. Le découpage des cases est varié et les personnages aisément reconnaissables, bourrés de mimiques dans un style qui se rapprocherait d'une version comique de berserk. Un tome résolument tourné vers un humour très RPG, pour les afiocionados du genre...