L'histoire :
Dans le Japon du début des années 90, une bataille politique fait rage entre les réformateurs qui veulent ouvrir le Japon et les conservateurs du PDL avec à leur tête le petit mais puissant Isaoka. Après une âpre lutte de pouvoir débouchant sur une dissolution de l'Assemblée, les élections législatives offrent au peuple le choix du renouveau ou de la continuité. Chefs de file opposés à Isaoka, le yakusa Hojô, et son frère de coeur le politicien Asami, sont tous les deux éligibles. Mais 3h avant la fermeture des bureaux de vote, le sort ne semble pas être de leur côté. Heureusement une déferlante médiatique s'empare de Hokkaïdo, île du nord du Japon où la mafia russe représenté par Sorokov semble s'implanter. Trahi par ce dernier, Segawa, un jeune Yakusa en mal d'honneur, dévoile la vérité avec trois balles dans le ventre devant les caméras de télévision, appelant les indécis à choisir un camp ! Cela va-t-il suffire pour abattre Isaoka et sa majorité ? D'autant qu'avec un Asami gravement malade, le jeu des alliances et des chantages reprend de plus belle tant sur le devant de la scène que derrière le rideau...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Questions bien actuelles que l'ouverture des pays sur l'extérieur et le rôle de la politique et de ses acteurs dans l'avenir de leurs pays. Questions similaires quelles que soient les régions du monde, avec leur lot de magouilles honteuses et de retournements soudains, très bien scénarisées par Fumimura, à qui l'on doit Ken le survivant et Strain. Crédibles et bien construites, les intrigues n'en finissent pas de rebondir sous l'impulsion des nombreux personnages qui interviennent dans ce volume. Le rythme des élections est excellent et l'on comprend très bien les tenants et aboutissants malgré la complexité de la situation. Sanctuary doit aussi beaucoup au charisme de ses personnages, que la mise en image de Ikegamik, qui a signé notamment Crying Freeman, met très bien en valeur. Ils sont faciles à reconnaître et graphiquement, on fait immédiatement la différence entre les diverses nationalités. Les décors sont réalistes au possible avec beaucoup de perspectives et de travail sur photographie. Un volume palpitant, dont on se demande vraiment comment il pourra finir au tome prochain...