L'histoire :
Dans le Japon du siècle dernier, des histoires d’amour naissent et meurent comme autant d’instantanés de vies très différentes, dans des contextes étranges ou décalés. Ainsi le kimono rouge est le symbole de l’existence injuste, péniblement répétitive, régulièrement souillée, d’une petite fille abandonnée dans un village et qui deviendra une femme de rien dont le cycle menstruel tâchera son kimono de rouge jusqu’au jour même de sa mort, à un âge pourtant bien avancé. Ailleurs, un homme discute avec un chien, lui expliquant qu’il est amoureux d’une main, seule partie du corps de sa voisine qu’il aperçoit, se contentant de l’imaginer jusqu’au jour où il partira sans jamais avoir saisi aucune des opportunités que la vie lui a offert, malgré tout les encouragements et les conseils du chien. Ici, un couple au chômage, au mari violent, à la femme soumise obligée de voler la nourriture que lui réclame son mari, résument 30 ans de vie commune gâchée en une décapitation symbolique. Là, une femme quitte tout avec ses deux enfants pour rejoindre son amant à sa demande, mais celui-ci refuse de la laisser habiter chez lui. En d’autres lieux, une femme se promène en tête à tête avec une tête flottante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Certains diront que Le kimono rouge est un chef-d’œuvre de poésie métaphorique stylisée, au dessin possédant un trait minimaliste jouant avec les encrages pour des rendus ombres / lumière laissant l’imagination du lecteur fonctionner. Ce qui est sûr c’est que les amateurs de dessin peuvent dors et déjà éviter d’ouvrir ce manga ! Plutôt qu’un trait minimaliste, parlons plutôt d’un dessin peu travaillé. Au lieu d’encrages artistiques, évoquons un manque de technique (de talent ?) indéniable. Arrêtons de nous voiler la face : c’est moche ! Ou alors élitiste... et moche ! Côté « poésie », on y trouve un tas d’histoires sans saveur, complexes par leurs non-sens plus que par leurs thématiques. La lecture de ce manga demande beaucoup d’efforts car aucune ambiance n’est créée qui ne nous porte ou nous immerge. Certaines métaphores sont intéressantes mais vraiment très mal exploitées, c’est bien tout ce qu’on retiendra de ce manga voué à l’oubli le plus rapide. Pour ceux qui le posséderaient déjà, il y a fort à parier qu’il restera dans le fond de votre mangathèque sans être jamais relu. A la rigueur, s’il fait froid cet hiver et que vous avez une cheminée…