L'histoire :
A la mort de sa grand-mère adoptive, Kajitsu se retrouve seule. Il s’agissait en fait d’une femme âgée ayant accepté de l’accueillir lorsque la mère de l’enfant était partie quelques années auparavant. Après les funérailles, Kajitsu annonce aux deux vraies filles de la grand-mère qu’elle quittera la maison de cette dernière dans une semaine. D’ici là, la jeune fille compte trouver un moyen de vivre seule. Alors qu’elle réfléchit à un moyen de s’en sortir, elle repense à Natsu et Tarô, ses deux frères par alliance avec qui elle avait passé 2 ans avant que leur beau-père du moment ne fasse lui aussi ses valises. Kajitsu écrivait régulièrement à Natsu, jusqu’au jour où celui-ci cessa de répondre à ses lettres. Depuis leur séparation, sept années ont passé, et elle continue de lui écrire mais sous forme d’un journal intime qu’elle garde auprès d’elle et non de lettres. Perdue dans ses pensées, la jeune fille aperçoit soudain une femme à l’entrée du jardin : il s’agit de sa mère qui revient après quelques années d’errance. Ni une ni deux, Kajitsu lui colle un pain en pleine figure avant de la faire rentrer. Elle lui apprend alors le décès de la grand-mère mais sa mère, elle, a aussi quelque chose à lui apprendre. Arrive alors un jeune homme, bientôt suivi d’un second : Tarô et Natsu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un shôjo au sujet assez lourd qui rappellera le synopsis de départ de Babe my love (Panini) : les enfants abandonnés par leur parents ; ici, un père et des beaux-pères à peine existants et une mère frivole et qui part convoler avec ses nouveaux amants des années durant. Bien que le sujet soit grave, le ton, bien que parfois émouvant, reste léger, sans donner dans le pathos à outrance et l’on sent que l’auteur veut se consacrer à la vision de son héroïne. Cette dernière ne renie pas foncièrement sa mère, et même l’admire sous certains aspects, car celle-ci ne l’a pas simplement abandonnée dans la rue mais s’est arrangée pour qu’elle ne manque de rien d’un point de vue matériel. Certes, la mère s’en va des années durant et ne revient à chaque fois que quelques jours avant de repartir, mais Kajitsu s’y est faite et a d’autres problèmes de jeune fille, d’autant plus qu’elle va maintenant vivre avec deux garçons. A 15 ans, Kajitsu est concernée par ses premiers émois, sa difficulté à se faire des amis… Et vivre seule avec ses deux « frères » et une nouvelle petite « sœur » sera aussi un nouveau challenge. Car, bien évidemment, la mère leur laisse sur les bras une petite fille, nouveau produit d’une alliance douteuse, avant de repartir à nouveau pour une durée et un lieu indéterminés. Tout cela est mis en images par des graphismes soignés et relativement fins, dans un style actuel qui rappellera par exemple les planches de C’était Nous (Soleil). Les décors ne sont pas souvent de la partie mais le tramage est là et la mise en page est soignée. Un bon début pour une série qui s’annonce d’ores et déjà prenante.