L'histoire :
Yûnosuke est issu d’une famille où la tradition japonaise est très forte. Excellent dans presque tous les domaines, le jeune homme n’a qu’un défaut : l’anglais, qu’il parle comme le pire des collégiens. Du coup, il lui arrive parfois d’avoir du mal à exercer correctement son métier et son patron l’envoie donc en stage forcé dans une prestigieuse académie, la Shiratori Language Academy, ou SLA. Là-bas, il découvre une demeure splendide et très luxueuse mais il n’est pas au bout de ses surprises : même les professeurs sont (presque) tous des modèles de beauté. Celui qui lui a été désigné est Nigel, un américain qui refuse tout d’abord de s’occuper de lui car son niveau est tellement faible qu’il pense tout d’abord que Yûnosuke n’a pas les capacités pour apprendre l’anglais. Finalement, Nigel le prend en charge avec un programme spécialement adapté mais, malgré des cours intenses le soir après le travail, Yûnosuke ne fait pas tellement de progrès. Nigel s’arrange alors pour que la société de Yûnosuke le laisse 2 mois à temps complet à la SLA et, dès lors, il ne va plus le lâcher d’une semelle du matin au soir. D’abord réticent à apprendre la langue, d’autant plus avec les méthodes tyranniques de Nigel, Yûnosuke va découvrir quelque chose de personnel à propos de ce dernier qui va finalement lui faire changer d’état d’esprit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Yebisu Celebrities (paru chez Asuka), Shinri Fuwa nous revient cette fois seule aux commandes avec Repeat after me ?, un sympathique one-shot où Yûnosuke, un jeune japonais, apprend l’anglais avec l’aide d’un professeur américain, Nigel, tyrannique et bien sûr très beau. D’ailleurs, tout comme dans la série précitée, ce dernier n’est pas le seul apollon à traîner dans le coin puisque l’académie de langue où se rend le héros dispose d’une pléthore de professeurs, tous des canons dans un genre précis, allant de l’italien viril au chinois aux traits fins, en passant par le français dragueur ou l’anglais raffiné. Le scénario se centre pourtant sur la relation entre Yûnosuke et Nigel, les autres protagonistes étant réduits à des rôles minimes, ce qui est un peu dommage vu le soin pris par l’auteur pour leur donner chacun une personnalité et un style bien défini. Heureusement, les notes de la mangaka en fin de tome nous apprennent qu’elle compte bien écrire d’autres histoires à propos de ces personnages secondaires. Ici, en quelques chapitres seulement, l’histoire d’amour prend doucement corps et de manière réaliste car le récit s’étale sur plusieurs mois. Loin d’être ennuyeux, le scénario se montre à la fois amusant et sympathique, et une unique scène de sexe assez peu détaillée accompagne la fin de l’histoire, après quoi on a tout de même droit à un épilogue ainsi qu’à quelques bonus. Ne se contentant pas d’amener une simple histoire d’amour prof/élève, Shinri Fuwa propose également une petite réflexion sur l’apprentissage, et surtout la communication, cela notamment à travers l’idée bien trouvée d’un personnage sourd qui communique grâce au langage des signes. Côté dessin, les décors de l’académie sont un environnement agréable qui colle bien au récit et meublent comme il faut les planches même s’ils ne font pas des étincelles. Pareil pour le tramage qui se montre correct et très présent à défaut d’être toujours très fin. Les personnages sont quant à eux expressifs et la construction des planches est travaillée. Un boy’s love soft, amusant et sympathique en résumé (trop court même, on aurait aimé que cela s’étale carrément sur quelques volumes supplémentaires), doté de protagonistes attachants et d’une histoire bien construite. Espérons donc que l’auteur reprendra comme elle le promet les personnages secondaires pour de nouvelles histoires.