L'histoire :
Dans un futur proche, les progrès en intelligence artificielle et en robotique ont permis aux humains d’améliorer leur qualité de vie : les robots sont partout et occupent toutes sortes de postes, comme éboueur ou vigile. Ce matin, Yu, un agent de la police scientifique, parle d’ailleurs avec l’un d’entre eux à la banque. Le jeune homme était venu retirer de l’argent mais, comme il s’étonnait du peu lui restant, un vigile de sécurité est venu voir si tout allait bien. Après être sorti de la banque, Yu remarque qu’un client qu’il vient de croiser se fait contrôler par le robot vigile de l’entrée, ce qui est plutôt rare. Quelques secondes plus tard, des cris se font entendre en provenance de l’établissement. Yu retourne à l’intérieur et assiste à une scène improbable : le robot auquel il parlait il y a encore moins d’une minute vient de tuer une cliente. Apparemment, son programme s’est détraqué et le robot tente de prendre de force l’argent des mains des humains pour le « protéger ». Au moment où la prochaine victime à venir est une enfant dont la mère vient d’être tuée à son tour, Yu intervient et sauve la petite fille. La police arrive enfin mais ne peut rien faire, entre les otages que prend le robot et sa carapace qui résiste aux balles. Le SARF est alors appelé en renfort : il s’agit d’une unité d’intervention spéciale composée d’agents qui travaillent en duo avec un cyberdroïde de combat. L’équipe qui arrive est celle du duo du robot Red et de Sho, le frère de Yu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans un futur proche, la robotique et les travaux en intelligence artificielle ont fait suffisamment de progrès pour que toutes sortes de robots utilitaires envahissent le quotidien : les droïdes éboueurs ou vigiles sont par exemple devenus monnaie courante. L’histoire commence lorsque Yu, technicien de la police scientifique et grand connaisseur en droïdes, se retrouve dans une banque où l’un des robots vigiles devient fou et se met à tuer les clients. L’unité spéciale d’intervention de la police, le SARF, envoie sur place le frère de Yu, Sho, et son coéquipier Red, un droïde de combat de nouvelle génération (aussi appelé un « buddy », d’où le titre). Si le second des frangins arrive à arrêter le robot détraqué, l’analyse scientifique menée ensuite par Yu va révéler quelque chose d’inquiétant : ce sont des nanomachines qui avaient parasité le vigile et avaient modifié son comportement. Cette technologie avancée a été conçue dans le but de rendre aux machines leur « liberté » en les rendant indépendantes de leur programme de contrôle, mais cela les détraque au point que leur tâche primaire en devient obsessionnelle : le vigile de la banque tue les humains pour protéger l’argent, et le robot éboueur se met à tuer ceux qui salissent la ville. Tandis que dans l’ombre, un mystérieux terroriste (derrière lequel une organisation semble tirer les ficelles) agit pour rendre les robots fous, on découvre petit à petit les membres du SARF ainsi que leurs capacités. Dans ce premier volet, c’est surtout le frère de Yu, Sho, et son droïde coéquipier Red, qui sont au centre des attentions, mais on comprend rapidement que c’est Yu qui va être amené à devenir le personnage principal de l’histoire. Le synopsis global est sympathique mais le récit souffre à plusieurs reprises d’un certain manque de cohérence qui vient jeter quelques ombres au tableau : pourquoi le lien entre Sho et Red n’est pas actif alors que l’autre équipe du SARF est synchronisée, pourquoi le terroriste ne vise-t-il pas plus de robots à la fois, pourquoi la seconde équipe du SARF se bat au corps à corps contre des robots blindés de taule... De la même manière, on déplore l’ajout d’un fan-service inutile et grossier avec une membre du SARF dont la combinaison permet surtout de montrer les parties stratégiques de son corps plutôt que de les protéger, et qui passe son temps à lever la jambe pour se battre, de façon à ce qu’on puisse mater son entrejambe et ses fesses sous tous les angles. Pour couronner le tout, quelques maladresses dans les scènes d’action ne permettent pas non plus d’apprécier complétement cet aspect du récit. Par contre, le bon point est d’utiliser comme contrainte le temps de latence dans la synchronisation physique ou vocale entre l’officier du SARF et son droïde, ce qui amène un peu de sel dans les combats, qui sont sinon un peu mous. On se consolera également avec des graphismes réussis pour le reste, et un character design sympathique qui rappelle un peu le style de Yoshiyuki Sadamoto (chara-designer sur Evangelion, Gunbuster etc.) dans les illustrations et la mise en couleur de ces dernières. De plus, la fin du tome réserve un retournement qui, bien qu’assez stéréotypé, reste plutôt inattendu dans le cas présent, et cela change pas mal de choses. Pour le moment, Buddy spirits ne se montre pas très « spirituel », mais laissons donc une chance au second tome qui pourrait bien ainsi se montrer plus intéressant que ce à quoi on pourrait s’attendre.
