L'histoire :
Alors que son amie Yuki vient de lui déclarer sa flamme, Akira la rejette. Ce n’est pourtant pas de gaieté de cœur, c’est seulement qu’il ne peut pas se permettre de se lier à quelqu’un de « normal ». En sortant du lycée, une femme l’attend qui l’emmène ensuite auprès de la princesse. En fait, Akira fait partie du clan de la terre, une mystérieuse famille de créatures à moitié humaines, et il entre aujourd’hui au service de la princesse des vampires qui règne de manière absolue sur le monde de la nuit. A peine arrivé au palais, le jeune homme est déjà soumis à une épreuve : la femme qui lui demande de lui jurer fidélité n’est pas la princesse des vampires ! Mais Akira, grâce à son odorat surdéveloppé - une des spécialités de sa race -, s’en rend compte tout de suite et s’adresse alors à la vraie souveraine, une fillette de l’assistance qui semble n’avoir qu’une douzaine d’années ! Satisfaite du niveau de son nouveau serviteur et garde du corps, et tandis que des intrus pénètrent dans la propriété et que le service de sécurité se met en branle, la princesse emmène Akira dans ses appartements privés. Là, elle lui demande de lui passer du gel solaire sur tout le corps, un produit qui permet aux vampires de sortir sous la lumière du soleil. C’est alors que deux serviteurs font irruption dans la chambre sous prétexte de demander à la souveraine d’évacuer. Mais Akira comprend immédiatement qu’il s’agit là d’une ruse et un combat s’engage où le jeune homme va découvrir le vrai visage de celle qu’il a juré de protéger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette série commence mal, mais alors très mal, en mettant en scène la souveraine des vampires comme une fillette qui, dès le premier chapitre, se balade en string et se fait tripoter sa poitrine inexistante par le héros. Regrettables dérives du système de publication japonais, ces scènes déplacées disparaissent heureusement rapidement pour laisser la place à du fan-service plus classique où ce sont cette fois des jeunes filles plus que pubères qui se trouvent déshabillées. Ces rajouts étaient probablement « nécessaires » au Japon pour que le public accroche en premier lieu à la série et lui laisse une chance d’exister, mais ils risquent bien de provoquer l’effet contraire en France. Si l’on arrive néanmoins à passer outre cette introduction poussive et de bien mauvais goût (même si on peut - un peu - la justifier en disant que la princesse - « adulte » mentalement puisqu’elle est bien plus vieille que son corps ne le montre - joue exprès de sa nudité pour manipuler son serviteur), le vrai scénario démarre ensuite enfin et se montre finalement plus intéressant que prévu : le princesse des vampires, dont la lignée règne depuis un bon moment dans l’ombre sur les créatures fantastiques, a décidé de créer un pays réservé aux siens afin qu’ils puissent y vivre en paix. Pour ce faire, elle a acheté une énorme île artificielle dans la baie de Tokyo qu’elle a payée en remboursant carrément la totalité de la dette nationale, et annonce ensuite au monde entier l’existence des vampires et que ces derniers peuvent désormais venir trouver asile dans ce nouveau pays. Bien évidemment, cela ne plaît pas à tout le monde : entre les humains qui s’élèvent contre ce projet, et des manigances au sein même du camp des vampires, les premiers pas de Akira, le héros, en temps que protecteur de la jeune princesse vont être plutôt agités. Plongé au milieu des intrigues politiques et des luttes des clans, le jeune homme va aussi devoir gérer l’aspect personnel de sa nouvelle relation avec la « jeune » fille qui lui sert maintenant de maîtresse, cette dernière étant également la source de nombreux mystères. Est-ce bien elle qui devient parfois adulte et se balade dans la résidence ? Pourquoi tient-elle autant à Akira alors qu’ils ne semblent s’être vus qu’une seule fois lorsque le garçon était enfant ? Petit à petit, le jeune homme en découvre également plus sur le projet : la princesse déclare vouloir vivre en paix avec ses voisins et gère la production de sang (artificiel ?), elle permet aussi aux vampires pacifiques de trouver un abri mais semble néanmoins avoir créé le pays pour d’autres raisons encore tenues secrètes... Tout cela se montre donc plus complexe que le synopsis de base ne le laisse entendre, ce qui donne finalement une œuvre intéressante, d’autant plus que l’auteur introduit aussi des scènes qui développent le background (comment vivent les vampires, comment voient-ils leur existence, les différents sortes de vampires, etc.). Les dessins donnent relativement dans le réalisme avec un style seinen au trait précis et à l’ambiance évidemment sombre - et parfois assez violente - vu le sujet. Le mangaka n’économise pas sa plume concernant les femmes dénudées et les poitrines opulentes, preuve s’il en fallait que la série se destine en premier lieu aux adultes. Les planches sont bien fournies avec beaucoup de détails, de décors, de tramages et d’effets (lignes de vitesse et compagnie), mais on sent tout de même que le trait peut encore mûrir un peu, notamment au niveau des visages des protagonistes et de la souplesse. Quant à l’édition, la qualité est assez bonne mais on notera tout de même une traduction française qui donne parfois dans le langage « djeunz » (mais peut-être est-ce délibéré pour montrer la différence entre la façon de parler d’Akira et des autres ?), ce qui donne un résultat étrange (exemple : « mais elle est con ? » ). Passé la fausse note du début, grâce à son scénario original et ses graphismes soignés, la série mérite donc notre intérêt, mais on espère tout de même que la suite saura ne pas retomber dans des travers à base de nudité enfantine.