L'histoire :
Il y a un an, Junji Ito s’est acheté une maison neuve, très charmante, dans laquelle il habite avec sa fiancée, A. Un matin, la jeune femme demande au mangaka s’il préfère les chats ou les chiens. Celui-ci rétorquer pour plaisanter qu’il préfère les hamsters, et A déclare adorer les chats. Quelques jours plus tard, elle achète un arbre à chats car elle compte accueillir Yon, le chat de ses parents. Pas question, se dit le mangaka, juste avant de se mettre à monter l’arbre à chat. Puis, A reçoit un mail d’une amie qui a un chaton norvégien en trop, et elle veut l’adopter. Pas question se dit le mangaka, juste avant de prendre sa voiture et d’emmener A chercher le chaton. Pour Junji Ito, il n’est pas question de se faire avoir par ces deux chats, le trop mignon Mû et le perturbant Yon qui a une tête de mort sur le dos...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’il y a bien un genre dans lequel on ne s’attendait pas vraiment à voir Junji Ito, le maître incontesté de l’horreur, c’est bien les histoires de chat ! Le mangaka nous fait en effet la surprise de nous raconter son quotidien (à peine exagéré) en compagnie de ses deux félins, Mû et Yon. Rien d’horrifique à en attendre, mais en revanche l’auteur fait preuve d’un véritable don pour l’humour. Impossible de ne pas rigoler quand on le voit se faire mener par le bout du nez par des petites bestioles qu’il trouve trop mignonnes malgré ses protestations : d’ailleurs, l’homme devient souvent ridicule quand il fond (mention spéciale au dépôt de croquettes sur le lit !). Les amateurs de chats sauront reconnaître le comportement très réaliste de ces matous, mais tout le monde peut rigoler devant leurs facéties et les « malheurs » du mangaka. Les gags sont particulièrement bien mis en scène et très percutants, rendant ce journal très désopilants. L’effet comique est encore renforcé par le style « horreur » dont ne se départit pas le mangaka : ses protagonistes ressemblent soit à des psychopathes (son alter ego), soit à des monstres (sa femme, dont les yeux sont toujours blancs !), et tout a toujours l’air inquiétant.... En outre, les chapitres sont séparés par quelques réponses de l’auteur sur des questions de son éditeur, l’occasion d’en apprendre un peu plus sur son travail et cette œuvre. Quant à l’édition, on apprécie la couverture cartonné et en relief, les photos en couleurs de vrais Mû et Yon, et le trait de Juni Ito se prête très bien au style. En clair : pas question de passer à côté !
