L'histoire :
Apollon est en train de regarder d’un air blasé les hommes qui lui construisent un gigantesque temple quand Poséidon vient le rejoindre. Celui-ci remarque que la construction est bien plus grande que celle qui lui a été érigée et ne comprend pas que cela ne réjouisse pas Apollon. Ce dernier est en fait encore une fois en proie à l’ennui et, la présence de Poséidon accentuant cet état, il s’apprête à aller rejoindre Artémis. Vexé, Poséidon décide de se montrer intéressant et utilise sa voix divine pour exiger des humains un sacrifice, c’est-à-dire une jouvencelle aussi belle qu’Artémis : pensant que c’est Apollon qui leur fait cette demande, les humains se dépêchent de choisir leur plus belle femme. Un peu plus tard, une jeune femme est amenée devant la statue d’Apollon. Ne sachant que faire d’elle, Apollon décide de la laisser dans le temple en espérant qu’elle finisse par s’en aller. Seulement, la demoiselle reste là et ne semble pas décidée à partir. Finalement, Apollon se résigne à apparaitre devant elle et, à son plus grand étonnement, va passer du temps à lui parler...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Etonnement, ce second volume ne s’intéresse pas à Ganymède avant sa deuxième moitié et c’est une autre humaine qui accapare à la place l’attention d’Apollon. En effet, une jeune femme lui est offerte en sacrifice et le dieu va chercher à comprendre en quoi cela est un honneur pour elle, sans réaliser qu’il délaisse par le même temps sa sœur Artémis. Non seulement la relation ambiguë entre Apollon et sa sœur ne manque pas d’intérêt et de tragédie, mais en plus les conversations avec l’humaine proposent une véritable réflexion sur l’importance des dieux, la peur, la mort et la recherche du bonheur. Aussi, le récit dévoile sa profondeur et se montre très prenant, aussi bien dans la psychologie des personnages que les idées dégagées. Toutefois, la seconde partie revient sur Ganymède et le scénario retrouve alors sa langueur du premier opus : on apprécie de revoir Ganymède mais on est tout de même déçu par la baisse d’intérêt de l’histoire. Cette deuxième partie traîne donc beaucoup plus et les conversations peinent à se montrer prenantes, d’autant que les changements de vocabulaire (tantôt populaire, tantôt châtié) et les phrases énigmatiques ne facilitent pas la lecture. La conclusion en elle-même n’en est pas une et on reste donc sur notre faim car il reste encore plein de choses en suspens et qu’on aurait aimé voir développer (et ce n’est pas un arrêt de série faute de succès mais bien la volonté de l’auteur). Ceci est d’autant plus dommage que les graphismes sont plutôt envoutants et dégagent un charme indéniable. Un bel effort donc mais moyennement récompensé.