L'histoire :
Nous sommes en 1971 à Atlanta, et Glenn Cowan, jeune hippie qui a fait la fête la veille au soir, arrive en retard à son tournoi de tennis de table. In extremis, il se présente face à son adversaire et réussit à décrocher sa place au sein de l’équipe nationale pour les championnats du monde. Quelques mois plus tard, il décolle pour le Japon. Aucun membre de l’équipe américaine n’est un professionnel de la discipline, ils y vont tous pour figurer aux côtés des stars japonaises et chinoises. D’ailleurs, après la première journée de compétition, Glenn a trop trainé sous la douche du centre d’entrainement. Il attrape le dernier bus pour retourner à l’hôtel mais se trompe et monte à bord de celui de la délégation chinoise. D’abord perplexe, il réagit comme à son habitude avec culot et insouciance, et sympathise avec Zhuang Zedong, triple champion du monde. Depuis plus de vingt ans et l’indépendance de Taïwan, les relations entre Chine et Etats-Unis sont gelées. La photo dans les journaux de ce joueur américain tout sourire aux côtés des sportifs chinois va être un déclic pour une ouverture diplomatique inespérée. On en parle jusque dans le bureau du président Nixon.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duo d’auteurs très rodés se sont visiblement bien amusés à mettre en scène ce jeune étudiant idéaliste et un peu arrogant, pour un sujet plutôt inattendu et un album dynamique. Le dessin soigné d’Alain Mounier apporte beaucoup à l’impact de ce récit, avec de belles couleurs et des cadrages très efficaces. Glenn Cowan est au centre de l’affaire, sorte de faire-valoir involontaire en même temps qu’acteur principal d’un évènement diplomatique inédit. Il a une vraie tête des années 70, que Mounier utilise pour des mises en scènes drôles. Toute l’histoire est sur ce ton, léger et dynamique. On voit beaucoup d’échanges autour des tables de ping-pong, au passage une belle démonstration de technique du dessinateur. On touche du doigt la délicate politesse des adversaires chinois de Glenn qui, évidemment, ne se rend compte de rien, en tout cas pendant très longtemps. Avec cette manière de raconter un petit pan de l’Histoire en le centrant sur un personnage marquant, la bande-dessinée trouve une vraie spécificité, qui devient une source d’inspiration pour les scénaristes chevronnés. Un one-shot réussi et une idée cadeau à peu près parfaite pour les pongistes fans de BD !
