L'histoire :
Un peu plus de 10 ans après son dernier artbook, réédité il y a peu, Glénat fait à nouveau honneur à Olivier Ledroit en proposant un voyage au sein de ses innombrables créations. Du début de sa carrière (1997) à nos jours, c'est une invitation à la contemplation de ses œuvres qu' « Au delà du crépuscule » nous lance en pleine face. Toutes les séries de l'auteur ont donc droit de citer, quand le lecteur, lui, se retrouve immergé au sein d'illustrations au format géant (28,8 x 36,7), quand il n'est pas submergé par les détails qu'elles contiennent, voire par la beauté sulfureuse des femmes hypersexualisées qu'il dessine. Du grand art pour un grand livre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est vain de présenter Olivier Ledroit, tant il a su imposer son style graphique immédiatement reconnaissable. Illustrateur de formation, il a d'abord travaillé pour divers magazines de jeux. Puis c'est la rencontre avec Froideval qui accouche des Chroniques de la Lune Noire et le reste appartient un peu à sa légende. Comme tout artiste, il refuse d'être enfermé dans un seul registre, alors il adapte également Philip K. Dick (Ennemis mortels) et s'en inspire pour l'album suivant, La porte écarlate. Puis vient Xoco, qui démontre encore un peu plus à quel point il peut faire passer dans son dessin le mystère et la beauté, à moins que ce ne soit la beauté du mystère qui sorte de ses pinceaux et crayons. Puis c'est Requiem, Chevalier vampire (série en cours) qui lui permet de travailler avec Pat Mills et ainsi collaborer avec un auteur culte de la BD anglaise dont il est admirateur. Puis vient Wika qui lui permet de toucher au Steampunk. En 2021, paraît Le Troisième Œil, qu'il scénarise et qui délivre une vision mystique et ésotérique de Paris. Voilà pour un très bref résumé son parcours, qu'on retrouve donc intégralement et par extraits au sein des 332 pages de ce bouquin énorme. Si Olivier Ledroit est donc un poids lourd du média, car ses dessins vous boxent les pupilles sans ménagement, Au delà des contrées du crépuscule en est aussi le symbole, avec quasiment ses 4 kilos de papier ! N'ayons pas peur des mots, ce livre est une monographie monumentale. Réellement, si on s'attarde sur l'ensemble des pages et leurs détails qu'un Druillet ne renierait pas, il y en a pour des dizaines d'heures de contemplation. Un bouquin monstrueux pour un énorme auteur.
