L'histoire :
La vie d'Oscar a tout pour faire des envieux. Un boulot qui rapporte beaucoup d'argent, des soirées apparemment insouciantes entourées de jolies filles, mais pourtant de nombreuses raisons de se sentir seul. Aucune relation amoureuse stable, beaucoup d'amis superficiels, et sa collègue Chloé dont il est persuadé qu'elle ne s'intéresse pas à lui. Et puis il y a cette silhouette aperçue lors d'un trajet en limousine, son frère Marco, dont il n'a plus de nouvelles depuis des années. Le lendemain, il apprend que Marco vient d'être arrêté, accusé d'avoir jeté un homme dans le vide à la suite d'une altercation. Oscar refuse alors de mentir à la justice en lui fournissant un alibi pour le soir en question. Il n'a pas confiance, il est resté prisonnier de la haine réciproque qu'ils éprouvent l'un pour l'autre depuis leur petite enfance. Il se replie alors davantage sur ses problèmes personnels, dont cette maladie de Berger qui pèse de plus en plus lourdement sur sa vie. Des dialyses trois fois par semaine, et la nécessité d'une transplantation à terme. Mais les risques de rejet sont élevés, les donneurs rares, à moins qu'un membre de sa famille accepte le sacrifice de lui donner un de ses reins. L'égoïsme d'Oscar va alors lui revenir en plein visage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Petit à petit, à travers les relations très tendues entre les deux frères, on comprend le titre de cet album, et on apprécie la question cruciale qu'Oscar va devoir poser à Marco. La vie de l'un des deux frères suspendue à la générosité désintéressée de l'autre, à moins que le problème se situe complètement ailleurs. Le concept de cette nouvelle collection à thème s'annonce prometteur, qui devrait raconter des histoires à hauteur d'homme, en s'appuyant sur des concepts liés au développement personnel. On se souvient de Pandora Box qui déclinait les sept pêchés capitaux en une série d'intrigues contemporaines ou futuristes, ou de la série Zodiaque qui tournait également autour d'un concept central. Le scénariste Jean-Edouard Grésy réussit à surprendre avec ce premier volume qui nous attrape par surprise là où on ne l'attendait pas tout à fait. Un bel exploit pour un premier scénario, qui ne laisse apparaître aucune trace d'amateurisme. Le dessinateur italien Salvatore Porcaro utilise visiblement des visages et des décors photographiés pour rendre ses pages plus réalistes, mais parvient à le faire en gardant une vraie souplesse et avec savoir faire. On espère que chaque album se situera sur un terrain différent, et bien entendu avec des duos d'auteurs renouvelés. Le concept démarre en tout cas plutôt bien, sans audace particulière, mais à travers un récit très actuel, équilibré et finalement touchant.