L'histoire :
Serge Dougarry est l’ancien animateur d’une émission TV à succès sur les créatures abyssales. Troublé par la mort de son fils noyé, il est un jour abordé par un enfant étrange. Ce dernier est le seul survivant d’un naufrage où se trouvaient son père, son frère et d’autres habitants du village. Celui-ci demande ni plus ni moins à Serge de chasser la créature mythique appelé « le Kraken », qu’il juge responsable du naufrage. Ennuyé, Serge refuse catégoriquement. Et c’est la mère du petit qui va le faire changer d’avis. L’ancien animateur se retrouve ainsi dans un petit village très attaché à ses superstitions. Les habitants y vivent du poisson, qui s’est raréfié en même temps que le naufrage. Serge découvrira, impuissant, la méchanceté des habitants envers le petit, qu’ils jugent responsable de cette malédiction. Pire encore : des meurtres d’enfants sont commis dans ce village. Serge découvre que certains dignitaires n’hésitent pas, comme ils le disent, à sacrifier l’innocence contre un peu d’espérance. Il part au secours du petit, désormais menacé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Attention aux habitués des albums estampillés Soleil : cette histoire est totalement dénuée de fantasy et de science-fiction. Dans cette aventure aux accents graves et sombres, et néanmoins intéressante, les deux jeunes auteurs italiens Emiliano Pagani (scénario) et Bruno Cannucciari (dessin / couleurs) nous plongent dans la vie d’un village superstitieux, qui se meurt, faute de poissons. La chasse au monstre est prenante, le suspense monte crescendo, surtout pendant la seconde partie de l’histoire, avec les meurtres d’enfants. Sur un dessin semi-réaliste étonnamment bien en place pour une première œuvre, le dessinateur Bruno Cannucciari assure l’ambiance maritime et morne avec une bichromie de teintes vert-de-gris. L’œuvre a été justement récompensée du prix du Meilleur album italien du festival EmiliaRomics de Rome 2018.