L'histoire :
Nous sommes au Vème siècle avant JC en pleine guerre médique qui voit s’affronter l’empire Perse aux Grecs sur leur terre et sur mer. Voulant laver la défaite de son père pendant la bataille de Marathon, le roi Perse Xerxès 1er, décide de tenter à nouveau de conquérir la Grèce avec sous ses ordres des milliers d’hommes. Mais c’est sans compter sur les guerriers de la ville de Sparte, connus pour leur force et leur génie militaire. En infériorité numérique évidente, le roi de Sparte, Léonidas, décide d’emmener ses 300 combattants aux Thermopyles afin de mettre à mal la progression de Xerxès. Ne connaissant pas la peur, les guerriers de Léonidas vont refuser de se soumettre au Roi des Achéménides à l’hubris aveuglante et leur faire subir de lourdes pertes avant de se sacrifier, gravant ainsi la bataille des Thermopyles dans la légende.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Franck Miller auteur de The Dark Knight Returns et de Sin City, publie en 1998, 300 sur la bataille des Thermopyles. Cette mini-série a depuis rejoint la pop culture en ayant été portée à l’écran par Zack Snyder en 2007 puis en 2014 par Noam Murro dans une suite intitulé 300 : La Naissance d'un empire. Il est donc toujours intéressant de revenir au matériau de base tant les vociférations de Gerald Butler et ses muscles huilés nous ont fait oublié le comics originel. Force est de constater que le choc est toujours là ! Graphiquement, Miller, qui nous a déjà mis de grosses claques avec sa maitrise du clair obscur dans Sin City, choisit ici de narrer cette bataille à la manière d’une épopée flamboyante. En effet, il s’est adjoint les services de la coloriste Lynn Varley (qui a injustement disparu de la couverture pour cette édition) et nous livre moins un comics classique qu’une succession de tableaux guerriers comme ceux que l’on trouvait sur les tapisseries médiévales et autres amphores antiques. Si 300 a été souvent critiqué pour ses guerriers jusqu’au-boutistes emplis d’un patriotisme exalté, c’est surtout une épopée à la gloire de ces guerriers courant à une mort certaine, narrée à travers les âges par des conteurs. Car tout le récit nous est rapporté par Dilios, Spartiate rescapé du massacre et chargé par Léonidas de raconter leur histoire afin d’encourager le peuple grec pour la guerre à venir. C’est donc sans ambiguïté qu’on assiste à cette bataille légendaire avec des planches avares en dialogues mais éblouissantes graphiquement. Seul regret dans cette nouvelle édition de la part de Huggin&Munnin : le format comics qui ne rend pas hommage aux doubles pages pensées comme telles par Miller. Mais une nouvelle édition à l’italienne horizontale est prévue pour janvier 2024.