L'histoire :
A.D.2048, gare de Lyon La Part-Dieu, 19h48 – La situation semble sous contrôle. Cependant, pour l’équipe d’intervention armée, les ennuis sont loin d’être terminés. Les quais et leurs abords ont été dégagés mais les créatures monstrueuses qui sont apparues en ce début de soirée, mi-homme mi-loup (des loups garous en somme ?), continuent leur carnage. Le sergent Abby et son second le caporal Daniel ne savent plus où donner de la tête… Jusqu’à l’arrivée impromptue d’un étrange merle persifleur qui parvient à vaincre l’ennemi par le feu et l’eau. En effet, le jeune homme ombrageux fait appel à des « élémentaires », matérialisations d’une force psychique incommensurable. La gare est littéralement noyée et, du même coup, lessivée, nettoyée de fond en comble ! Rentrée chez elle, la très sexy et explosive Abby cherche à identifier son mystérieux sauveur. Cependant, lorsqu’elle se connecte aux dossiers informatisés du ministère, l’accès au personnage lui est refusé : « secret défense ». Quel est donc ce type capable d’invoquer des élémentaires d’eau, ayant travaillé à la L.C.S. (la brigade Lyon Contre le Surnaturel), dont la fiche d’identité est classée confidentielle et qui est couvert par les hauts responsables du service (en l’occurrence le Cdt Bruno) ? Le sergent est sur les nerfs et sur le point de courir quand, une nouvelle fois, elle surprend le dénommé « Kenro », en transe, soufflant un immeuble entier juste sous ses yeux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée de départ vient du souhait de l’éditeur d’enrichir sa collection (grandissante) d’un héros « à la Indiana Jones, avec un côté à la City Hunter, mais qui chasserait des monstres à la Van Helsing, toujours avec ce côté drôle à la Ghostbusters ». Et « bien sûr, il a un passé mystérieux, un peu à la Kenshin quoi ». Voilà, en résumé, quel était le cahier des charges demandé à notre trio d’auteurs. Et voilà aussi résumé ce qu’est Kenro, un titre qui fait beaucoup penser à (…), puisqu’il s’est inspiré de (…), afin de revisiter le mythe en un genre fun et jeune, « shônen » oblige. Cependant, user de références est une chose, savoir jouer avec en est une autre. Mais là encore, le trio répond présent et la sauce prend plutôt bien. La mixité des genres, loin de dénaturer le récit, créée une ambiance singulière ni vraiment SF, ni fantastique ou policière, mais « de caractère » (quoi ? on peine à le dire…), c’est certain ! Le binôme improbable formé par la soldat d’élite et l’être (re-)venu d’ailleurs se met doucement en place, évitant clichés et manichéisme primaire. L’opus se conclue en outre comme il a débuté, sur les chapeaux de roue, dans le feu de l’action, pour une efficacité tant scénaristique que graphique. Ajoutons que le titre de ce premier tome est sans doute lui aussi inspiré d’un ouvrage cette fois éloigné mais référence tout autant : Des souris et des hommes de Steinbeck. Une entrée en matière inspirée, propre et soignée.