L'histoire de la série :
Son mari et ses deux filles la croient simple mère au foyer… Alice est en fait également l’agent secret Gemma. Formée et entrainée au close-combat, durant son enfance et son adolescence, par son père Gabriel (aujourd’hui à la retraite active), elle est régulièrement contactée pour accomplir de brèves missions à hauts risques, aux quatre coins du monde, « couverte » par sa tante Mado…
L'histoire :
Il a neigé sur Paris et Noël approche. En cette période d’accalmie concernant ses missions clandestines d’agent secret, Alice profite tranquillement de sa petite famille. Elle se pose toujours des questions sur la complexité de sa vie à cause de ce job secret et dangereux. Au détour d’un carrefour, elle croit soudain apercevoir sa mère (qui a disparue lorsqu’elle était enfant) et elle file donc une voiture à toute allure… en vain. Plus tard, son mari lui annonce qu’il va profiter de quelques jours de congés chez sa mère avec les filles et la laisser se reposer. Ça tombe bien : Alice/Gemma venait de recevoir sur lecteur MP3 le brief de sa prochaine mission. A Dhâkâ, au Bangladesh, elle va devoir escorter et protéger une grosse cargaison d’œuvres d‘art originaires du delta du Gange, à destination d’une exposition temporaire à Paris. Or, des mouvements locaux anti-néocolonialistes craignent le pillage de leur patrimoine culturel. Devant les grilles du musée, les manifestations se multiplient, en colère. Des recours pour faire avorter l’expo ont déjà été portés – en vain – et le directeur a des sueurs froides. La moindre anicroche à l’une des œuvres et ce serait en effet un grave incident diplomatique. Sur place, Gemma est accueilli par Gamel, un agent français un peu foufou, et Souria, une autochtone…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un échange d’otages périlleux dans la jungle amazonienne, Alice, mère au foyer pour ses proches et agent secret en douce, rempile aujourd’hui pour protéger des œuvres d’art au Bangladesh. Pour la seconde fois, le scénario de Nadje (Nadège Lejosne) s’inspire d’une certaine actualité : dans le premier tome, Gemma sauvait un ersatz d’Ingrid de Béteaucourt des griffes des « FLAC » colombiennes ; cette fois, le focus est porté sur le pillage culturel néocolonial, tel qu’il est vécu de nos jours par certains pays pauvres (il s’en est déroulé un d’ampleur à Bagdad, lors de la seconde guerre d’Irak). Les qualités ne manquent pas pour ce début de série au long cours tout public, qui trouve une forme de synthèse entre la BD « classique » des années 70-80 et le dynamisme de la BD moderne. Il y a un fil rouge mystérieux (la disparition de la mère d’Alice), un zest d’humour permanent, une maîtrise graphique remarquable dans le coup de crayon dynamique et touffu de Fane (dans la veine de l’école belge), énormément de rythme et une belle densité d’évènements, pour une aventure vraiment enthousiasmante. Entre la mission à haute tension à proprement parler, la question de sa mère et la dissimulation de ses activités secrète à sa famille, Gemma est en effet en permanence sur le fil du rasoir. Bref ça dépote sévère ! Les personnages sont aussi tous très attachants, Gemma, plus sexy que jamais, en tête. Aussi bondissante et combative que Lara Croft, elle a néanmoins surtout le look et l’élégance de Natacha, l’hôtesse de l’air. Une allusion est d’ailleurs faite, dans ce tome, à la célèbre série de Walthéry, dont Gemma s’approche énormément…