L'histoire :
Philippe Chanoinat décrypte 22 films de sa vidéothèque idéale de « ciné club ». Chacune de ces pépites du 7e art bénéficie sur la page de gauche, d’un récapitulatif technique, des répliques cultes, du contexte public au moment de la sortie et de moult anecdotes sur le tournage. La page de droite est quand à elle réservée à la caricature (par Charles Da Costa) d’une scène emblématique tirée du film, souvent restée gravée dans les souvenirs des spectateurs. A l’exception du Dîner de cons, sorti en 1998, et de la Cage aux folles (1978), tous les films ici représentés sont antérieurs à 1973, souvent en noir et blanc, avec un joli florilège couvrant les années 1964-1970.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le mardi soir, la dernière séance d’Eddy Mitchell et ses grandes épopées américaines, le dimanche soir est longtemps resté un rendez-vous hebdomadaire télévisuel incontournable, plutôt dédié quant à lui au cinéma français. Aujourd’hui, ados, adultes et papys peuvent encore se réjouir de la qualité de ce cinéma… quand ses pépites veulent bien repasser à la télé (en général en seconde partie de soirée), appartenant aujourd’hui volontiers au registre du ciné-club. De grands acteurs, avec de vraies « gueules », s’y échangeaient des répliques cultes, souvent signées de Michel Audiard : Bourvil, Louis de Funès, Lino Ventura, Jean Gabin, Yves Montand, Bernard Blier… Ce sont ces « images » cultissîmes gravées dans nos mémoires (de jeunesse) qu’invoquent ici Philippe Chanoinat et Charles Da Costa, à travers cet ouvrage qui n’est pas du tout une bande dessinée, mais plutôt un recueil d’illustrations commentées. Le premier s’est appliqué à rédiger une fiche complète pour chacun des 22 films choisis. Contextes, acteurs, répliques cultes et moult anecdotes truculentes raviront le fan des 7e et 9e arts. Le second s’est amusé à illustrer, avec une science de la caricature peaufinée, la scène la plus emblématique dudit film : c’est Montand lavant les oreilles de Funès dans La folie des grandeurs, ou Bourvil assis au milieu de la carcasse de sa voiture devant de Funès (réellement) bidonné, dans le Corniaud. Notons aussi la préface, signée Georges Lautner, réalisateur souvent complice du génial dialoguiste Michel Audiard au cinéma… et de Chanoinat pour la BD (il a notamment scénarisé Les cons ça ose tout avec lui). Certes, Chanoinat se complait ici dans son registre, mais il maîtrise vraiment ce sujet et le résultat est intéressant… quoiqu’à réserver aux amateurs de ce cinéma particulier.
