L'histoire :
Ce jour là, Monsieur le Maire a l’honneur de remettre une médaille du travail à Robert Chougnard, le charcutier de sa ville qui prend sa retraite. Robert bombe le torse au-dessus de ses abdos Kronembourg : c’est son jour de gloire. Sa femme Monique est plus ombrageuse, car malgré toutes ces années passées derrière la caisse de la boutique, elle ne reçoit aucune distinction. Elle se vengera mesquinement de son mari en lui faisant remarquer que sa médaille n’est qu’en plaqué or. Le lendemain, au comptoir de son bar favori, Robert ne met pas longtemps à trouver un sens à sa nouvelle vie : il décide d’emmener sa femme au salon du camping-car à Paris ! C’est la première fois que Monique monte à la capitale. Elle se fait prendre en photo devant les SDF et trouve paradoxal de croiser autant de chinois à la porte d’Italie. Plus tard, devant la grille du château de Versailles, les Chougnard comprennent avec agacement que « la porte de Versailles », ce n’est pas ici. Puis, lorsqu’ils se décident pour un modèle de camping-car et qu’il faut le financer, ils repartent avec un investissement en loi Scellier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle série aurait été publiée chez Bamboo, elle se serait certainement appelée : « Les beaufs ». Car Monique et Robert sont les cousins germains de l’autre célèbre couple de blaireaux finis que sont les Bidochon, eux-mêmes baptisés Raymonde et… Robert (tiens tiens…). Ne crions pas au plagia pour autant : la beaufitude n’est hélas pas un domaine réservé, pas plus que la satyre sociologique made in Binet. S’il n’invente rien, le scénariste Pat Perna parvient d’ailleurs pas mal à varier les situations comiques et les répliques humoristiques autour des caractères très stéréotypés des deux personnages. Robert est en effet macho, alcoolo, pingre, fainéant, sûr de lui, despotique, méprisant (liste non exhaustive)… tandis que Monique est juste la pire cruche de la Terre… et ça suffit amplement. Rationnellement, ces deux là trouvent leur bonheur en se méprisant l’un l’autre ou en pourrissant la vie d’autrui, pétris de (leurs) certitudes et embrassant tous les poncifs de la bêtise ordinaire. Sous les crayons de Philippe Bercovici (en marge de ses Femmes en blancs), les gags en une planche et les historiettes de 3-4 pages, enchainent des situations liées entre elles, au profit d’une première histoire globale. De l’achat de leur camping-car à leurs confrontations estivales avec les non-blaireaux, les premières aventures des retraités Chougnard sont poilantes et/ou délassantes, avec un vaste terrain à exploiter devant elles…
