L'histoire :
Cette nuit là, un clochard repère une jeune fille dépressive qui se jette dans la Seine, du haut du pont de Tolbiac. Le lendemain, un homme grenouille de la police scientifique remonte deux cadavres : la suicidée et… un autre corps féminin, plus ancien et lesté à la cheville par un poids de 30 Kg. Du registre suicide, les policiers passent donc l’affaire à celui de crime. L’enquête est confiée au commissaire Camille Fleury, la meilleure profiler du Quai des Orfèvres (100% d’élucidation !), dont le seul défaut est d’être extrêmement rigide et peu appréciée de ses collègues. Elégante et sexy, Camille trimballe un passé atrocement douloureux et mène une vie privée très secrète. Elle a vite fait le rapprochement entre ce crime et Hugo, le célèbre tueur en série qui découpait méticuleusement les lèvres de ses victimes au cutter. En effet, le nouveau cadavre présente la même particularité. Jamais arrêté, Hugo n’avait pourtant plus commis de crime depuis plus de 3 ans. L’enquête se met en place et le malaise règne au sein de l’équipe coordonnée par une commissaire peu appréciée. Pendant ce temps, le tueur au corps balafré, un « liseur » prénommé Julien qui cache bien son jeu, fomente son prochain crime…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Pulsion, le duo d’Asphodèle et de La loi des douze tables infléchie quelque peu son registre, et passe du thriller fantastique au thriller réaliste, option serial killer. Passant également de Delcourt à 12 bis, Eric Corbeyran et Djillali Defali intègrent tous deux dans leur équipe un petit nouveau, qui n’est pas franchement nouveau : Richard Malka (L’ordre Cicéron, Section financière). Coscénariste, lui s’éloigne des polars-satyres politico-juridiques dont il était en train de se faire le spécialiste. La mise en place de l’intrigue dans ce premier tome est relativement classique. D’un côté, nous suivons une équipe de flics sur la brèche : un cadavre a été retrouvé mutilé, la signature criminelle est connue, d’où enquête. De l’autre, en parallèle, nous suivons la démarche du tueur, évidemment durablement dérangé : il anesthésie ses victimes pour ne pas qu’elles souffrent quand il les mutile. Le pourquoi du comment reste à découvrir… ainsi que le secret de la commissaire héroïne, dont la double vie encore énigmatique devrait logiquement pimenter la suite. Au dessin, Defali montre les mêmes atouts et défauts que sur ses précédents ouvrages réalistes. A savoir, des encrages réalistes hyper chiadés sur les plis des vêtements (par exemple), aux dépens des détails des visages (par exemple), dont les traits sont tantôt vagues (de loin), tantôt outranciers (de près). Bon, on chipote, parce qu’il a tout de même un joli coup de patte, ce cochon-là !