L'histoire :
1951, la découverte d’un U-Boot sur les rives de l’Amazonie à de quoi surprendre. L’unique survivant – un certain Heinrich Himmel – ne fournit d’ailleurs aucune explication. Au-delà de la présence de ce bâtiment de guerre allemand, c’est l’existence d’un laboratoire qui intrigue Steve Mahy, l’un des membres de l’expédition. Malgré son allemand balbutiant, ce dernier réussit à percer le secret de mystérieux feuillets découverts dans l’antre du navire : il est question d’une découverte révolutionnaire et de son inventeur, un certain docteur Mengel, alias Heinrich Himmel ! A Venise, en 2059, une mystérieuse tueuse élimine méthodiquement et systématiquement toutes les personnes ayant eu à faire, de près ou de loin, à un jeune étudiant. Celui-ci s’intéressait de (trop) près aux activités d’une multinationale, le Groupe Maher, dirigé par un certain Heinrich Himmel, troisième du nom… Mais pourquoi réserver un traitement aussi radical à ceux qui recherchent des informations sur ce groupe et ses activités ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une impression mitigée découle de ce deuxième tome (et dernier) d’U-Boot. En premier lieu, la structure de l’album : Jean-Yves Delitte prend le parti de développer son histoire selon 3 temps différents, en autant de lieux géographiques. Progressivement, le lecteur comprend que l’action principale se déroule en 2059 et que les flashbacks récurrents doivent lui permettre de comprendre les raisons qui poussent une jeune femme blonde à éliminer froidement plus de 5 personnes. Cependant, ce procédé rend la lecture saccadée et parfois déroutante, même si le découpage reste globalement cohérent. En second lieu, l’histoire : le scénario de Jean-Yves Delitte présente dans sa seconde moitié quelques faiblesses, pour ne pas dire quelques facilités dans l’usage de l’ellipse, qui surprennent et donnent à l’album des airs de patchwork. En troisième et dernier lieu, le graphisme : le dessin de Jean-Yves Delitte présente une hétérogénéité troublante. Ainsi, certaines planches semblent bénéficier d’une approche graphique différente du reste de l’album. Une telle distinction de traitement apparaît d’autant plus nettement, que la plupart des planches sont d’une précision et d’un réalisme qui font la spécificité et la plus-value du dessin de Delitte. En résumé, un triptyque aurait permis de (mieux) développer certaines séquences et de donner, ainsi, plus de profondeur à un récit par trop elliptique.
