L'histoire :
La fameuse mère Teresa s'appelait en réalité Gonxha Bojaxhiu. Née albanaise, elle vit dans l'empire ottoman à Skopje. Alors qu'elle est une toute jeune enfant, Gonxha croit déjà farouchement en Dieu et refuse de suivre ses frères et sœurs, qui ne font que des bêtises. Au contraire, elle essaie de comprendre ses parents qui ne cessent de recevoir de pauvres gens à manger le repas du soir. La mère lui explique qu'ils gagnent plus que ce dont ils ont besoin et que cet argent donné par Dieu doit être dépensé pour aider l'autre. Le papa Nikola est, du coup, très populaire et il fait partie du conseil municipal. Il est toujours très engagé pour défendre la cause des minorités et de ceux qui sont dans le besoin. Pourtant, un jour, la famille est brisée : Nikola meurt dans des circonstances douteuses et son associé récupère tous les biens de la maison. En vivant dans la difficulté, la famille n'aura de cesse de laisser sa porte aux affamés et aux nécessiteux. Un exemple pour celle qui deviendra « Mère Teresa »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions 21 Grammes continuent leur exploration des destins hors du commun. Après des personnages pacifiques comme Nelson Mandela puis Martin Luther King, l’éditeur s’intéresse à Mère Teresa. Ce glissement est presque naturel, tant les personnages précédents étaient eux aussi considérés comme des saints hommes. Dorénavant, on quitte toutefois le domaine politique pour le religieux, à travers une des sœurs catholiques les plus marquantes. Comme d’habitude, le recueil s’applique à brosser un portrait complet de son sujet d'étude. De l’enfance de Gonxha Bojaxhiu à son intronisation dans un couvent, de son combat contre la pauvreté jusqu’à son rayonnement mondial, tous les moments importants de la vie de cette femme hors norme sont synthétisés. Avec justesse et pédagogie, Lewis Helfand évite le ton lancinant d’une biographie. Il préfère sélectionner quelques moments forts de la vie de Mère Teresa pour laisser vivre son personnage. On apprend ainsi des anecdotes étonnantes, l'attente de mère Teresa de plus d’un an pour sortir du couvent et être autorisée à aider les habitants de Calcuta. A ce titre, et particulièrement dans cet album, on ne peut qu’être profondément touché par l’engagement incroyable de ce petit bout de femme qui a juré devant Dieu de consacrer sa vie aux nécessiteux. Seule au départ, Mère Teresa a mené un combat surhumain pour tenter de sauver tous les gens dans la détresse. Entre soins d’urgence, paroles réconfortantes et repas échangé, elle tendait la main à tous ceux qui souffraient, sans distinction de religion. Elle enlaçait les lépreux, redressait les mourants, élevait les bébés abandonnés, éduquait les orphelins… Habitée par le souffle divin, elle a fini par rassembler des anciennes élèves qui sont devenues ses sœurs. Petit à petit, l’aide devint une véritable organisation qui eut des ramifications dans le monde entier. Bardée de prix et de récompenses, Mère Teresa ne s’est jamais éloignée de son but : aider l’autre et l’aimer quelque que soit sa souffrance et sa détresse. Ce témoignage rend sublimement hommage à une personne sainte qui aura donné sa vie pour sauver la vie des autres. Le dessin de Sachin Nagar est particulièrement touchant avec des tons à l'aquarelle tout en délicatesse. Le rendu, doux et sensible, magnifie l’humanité du personnage. L’album fait également réfléchir sur l’engagement de chacun, dans des temps où l’homme souffre plus que jamais.
