L'histoire :
Casque sur la tête, Bouzard s’est équipé et accroché dans un arbre afin de tronçonner de hautes branches… Lorsque le facteur arrive. Bouzard lui hèle depuis le haut de l’arbre de laisser le courrier sur la boîte aux lettres, mais le facteur n’entend rien. Bouzard est obligé de redescendre, en grommelant. Pas pratique, tout c’bordel. Le courrier en main, le facteur lui dit clairement qu’il aurait pu lui demander de laisser le courrier sur la boîte aux lettres. Bouzard remonte dans l’arbre. Vient alors le boulanger et ses baguettes de pain. Bouzard lui demande de laisser ses baguettes sur… Mais le boulanger n’entend rien, Bouzard descend et le boulanger lui propose de laisser ses baguettes sur la boîte aux lettres. Puis c’est le tour du voisin de déconcentrer Bouzard dans son labeur et de l’inviter à prendre l’apéro avec le Michel et la Nadine, tout en causant de marques de tronçonneuses. Bouzard s’en va… il ne récupèrera le courrier et le pain à côté de la boîte aux lettres qu’une fois la nuit tombée. Or ce courrier est une invitation inattendue, que Bouzard ne peut refuser. Dans le même temps, Fabcaro dans sa cuisine, B-Gnet dans les congères de neige, Gilles dans son appart et Fabrice dans son angoisse, reçoivent exactement le même courrier, qui les met en émoi et les pousse à faire leurs sacs immédiatement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
T'inquiète est un quintet. Répétez ça très vite 10 fois de suite sans vous planter, puis continuez à lire. Quand les quatre auteurs les plus drôles de notre époque – plus un qui n'est pas drôle, mais qui fait quand même partie de la bande – se mettent ensemble pour un cadavre exquis – c'est une expression, hein, faut pas vous imaginer ça au sens propre – ça aboutit à un pur bonheur zygomatique. De fait, l'année 2024 commence à peine, et nous tenons sans doute déjà l’un de ses bouquins les plus désopilants. Comme une partie de ping-pong à cinq (là, vous pouvez vous imager le truc), à la manière dont l’Atelier Mastodonte a jadis créé 6 albums fort marrants, B-Gnet, Bouzard, Fabrice Erre, Fabcaro et Gilles Rochier « essaient » de raconter une histoire, en ajoutant chacun une séquence, à tour de rôle, selon un fil narratif central. Que voici : ils sont convoqués pour recréer le groupe de musique qu’ils formaient autrefois, se mettent en route et se souviennent d’une tragédie qui leur est jadis arrivée (voir couverture). La fin part clairement en sucette, mais on s’en fout. Entretemps, chacun délire dans son style absurde et couillon, à l’aide de sa griffe artistique propre et reconnaissable, 100% en noir et blanc, et nous fait vraiment nous gausser (sauf Gilles Rochier qui n’est jamais drôle… et c’est son rôle). En postface sur le rabat de fin, ils expliquent que cette récréation leur a été soumise par le Covid-19… alors qu’ils étaient confinés ensemble pour un projet culturel au sein d‘un tiers-lieu de Millau (pinpong cowork) ! Vivement la prochaine pandémie, qu’on s’marre encore !
