L'histoire :
Lorsqu’un beau jour, une navette extraterrestre s’est approchée de la Terre, on ignore quelle nation a appuyé sur le bouton, mais la réaction immédiate de détruire l’aéronef d’un missile nucléaire s’est avérée une tragique erreur : la riposte fut féroce et terrible... Trois mois plus tard, les principales villes, gouvernements et armées de la planète ont été rasées par des nuées de drones ultra-perfectionnés. Cependant, l’humanité n’a pas été éradiquée pour autant. Cherchant à subsister à la surface d’un monde en ruines, ce sont désormais les anciens mafieux, narcotrafiquants, miliciens et extrémistes religieux de tous poils qui font régner la loi du plus fort. Souvent avides d’hommes, ces « seigneurs de guerre » font parfois appel à des groupes mercenaires privés. La Chaos team, dirigée par un certain John Clem, est de ceux-ci. Epaulé par quatre fidèles acolytes aguerris – plus un novice en formation – John Clem a ainsi accepté une mission de protection du Signor Deza, fanatique religieux et nouveau conquérant de Grenade, autrefois aux mains des islamistes. Dans l’Alhambra mystérieusement épargnée, le nouveau messie autoproclamé se lance dans un grand discours. Quand soudain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le pari d’abandonner l’uchronie qui les avait révélés, pour un récit à la mode « shoot’em up » post-apocalyptique était osé. Après le succès de Block 109, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat ont en effet cru pouvoir relancer un projet d’ampleur. Mais rattrapés par un accueil public mitigé, ils ont depuis été contraints de réduire la voilure. La série Chaos team comptera donc 3 saisons, composées chacune d’un diptyque dont voici la premier intégrale. Un bel album, en somme, lourd comme d’acier trempé, assez loin du concept originel d’un format feuilleton souple à l’américaine. De quoi séduire peut-être plus facilement les amateurs francophones et être offert en cadeau au pied du sapin ? Quoi qu’il en soit, les fans de castagne et de science-fiction apprécieront sans retenue. Car si l’intrigue déjà-vu ne surprendra pas autant, de prime abord, que celle de Block 109, l’action est menée à cent à l’heure et ne s’embarrasse que de peu de détails. Seuls ceux, graphiques, proposés par Ronan Toulhoat demeurent d’importance et nous en mettent encore une fois plein la vue ! Toujours audacieux dans son approche du dessin, l’artiste s’éclate au travers de perspectives, mise en lumière, effets et traits très travaillés. On ne s’ennuie guère tout au long de ses presque 200 pages. Par ailleurs, le nombre de protagonistes est impressionnant, sans compter les extra-terrestres qui planent au-dessus de leur tête. Cela, sans doute, pour pouvoir en sacrifier quelques uns et garder en haleine un lecteur un peu perdu au début dans ce monde manquant de repères, livré à la loi de la jungle. En résumé, savamment « destroy » et jouissif dans le genre.
