L'histoire :
Après avoir intégré Scotland Yard pour mieux enquêter sur la mort de sa mère, la jeune Emily Arderen a fait ses preuves aux côtés du renommé inspecteur Hawkins. Elle a notamment permis l’arrestation du « pharmacien » Barrett. Après avoir désobéi à Hawkins, elle espère aujourd’hui parvenir à lui tirer les vers du nez, en lui rendant une petite visite en prison. Hélas, elle arrive à l’entrée de sa cellule au moment même où l’inspecteur Pitts, un ripou à la solde de la pègre, lui administre un poison fatal. Elle espionne la scène avec effroi et court aussitôt prévenir Hawkins. Etant donné la colère de ce dernier, elle est forcée de lui révéler la vérité sur son objectif réel : trouver les assassins de sa mère. Evidemment, cette révélation ne calme pas vraiment Hawkins… Or, puisqu’elle est désormais une cible pour les « Red Arrows », elle accepte de déménager chez son collègue Feldman. Les Red Arrows passent quant à eux à la vitesse supérieure : par le truchement de Pitts, ils placent une bombe dans l’enceinte de Scotland Yard ! Dans l’explosion, Hawkins est blessé… mais cela ne réfrène pas sa détermination.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volet de Clues, Mara ne change pas sa recette de polar victorien façon Sherlock Holmes, mais elle la peaufine plus encore pour en faire un met succulent. D’une part, son scénario continue d’explorer les relations ambiguës entre la jeune héroïne Emily et son mentor, le détective Hawkins. Ils se boudent, se chamaillent, mais finissent toujours par faire avancer leur enquête ensemble. Cette fois, les méthodes de leurs ennemis se radicalisent et embrassent les hautes sphères de la bonne société britannique. Néanmoins, il faudra encore patienter pour découvrir en quoi feu la mère d’Emily était liée à la pègre des Red Arrows (littéralement les « flèches rouges »)… Ainsi que pour connaître la nature des relations entre celle-ci et l’inspecteur Hawkins, qui semblait bien la connaître ! Malgré quelques facilités narratives et comportements caricaturaux, le scénario se dévoile donc avec toujours autant de plaisir. C’est véritablement sur le plan artistique que Mara montre le plus de progrès. Les traits de son style graphique, un semi-réaliste soigné et expressif, pas très loin d’une ligne « disneyenne », y gagnent vraiment en maturité, sans y perdre en ambiances. La colorisation terne, sépia et douce donne le juste ton pour cette intrigue se déroulant dans le Londres de la fin du XIXème siècle. Un carnet de croquis final finira de vous convaincre que Mara est une auteure à suivre de près…