L'histoire :
Le 13 avril 1996, à Shelter’s Lot dans le Maine, les conditions météo sont déchainées. De fortes rafales de vent et une pluie diluvienne s’abattent sur la petite ville. Le lendemain, des gardes forestiers font les comptes des dégâts. L’un d’eux, Chase Mingan, découvre des cadavres dévorés, avant d’être projeté mystérieusement à une dizaine de mètres. Les inspecteurs Monica Ruiz et Marcus Obson sont en charge de l’affaire et se rendent à l’hôpital. En interrogeant le garde forestier, ils obtiennent peu d’informations, si ce n’est que la victime décrit son agresseur comme une ombre effrayante. Le soir venu, Marcus passe voir son ex-femme et son fils Gary. Leur chienne, Lady, vient d’avoir plusieurs chiots. Sans comprendre ce qui se passe, l’animal tue ses bébés. Il a l’air totalement enragé, forçant Marcus à l’abattre. Dans la décharge, un nouveau corps est trouvé, celui d’un enfant. A mesure que le temps passe, de plus en plus de morts étranges apparaissent, certaines personnes ayant tout l’air d’avoir perdu l’esprit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Akileos ont souvent fait éclore de jeunes artistes talentueux. Ces dernières années, nous citerons Ronan Toulhoat ou Guillaume Griffon (entre autres). Il faudra désormais ajouter le nom d’Aurélien Rosset à cette liste. Emprise est un premier album bigrement maîtrisé. C’est dans un format proche des comics et avec environ 170 pages que l’artiste nous immerge dans une petite ville subissant de drôles de phénomènes. D’emblée, les influences de Rosset transparaissent. On pense à Stephen King pour la couverture, façon Cujo, mais aussi le lien de l’action, le Maine, territoire privilégié du créateur des Tommyknockers. La seconde influence est d’ordre graphique, puisque le trait, ainsi que la colorisation, rappellent beaucoup le travail d’artistes comme Ashley Wood et plus encore Ben Templesmith. Une fois ces référents identifiés dans les premières pages, nous plongeons inévitablement dans l’atmosphère poisseuse et glauque. L’histoire se centralise autour de plusieurs personnages dont principalement les inspecteurs Marcus et Monica. Ces deux témoins des horreurs commises dans la ville de Shelter’s Lot pensent d’abord à un meurtrier, un monstre, voire peut-être des démons. Les suppositions sont nombreuses et les réponses viennent au compte-goutte (de sang). Malgré la longueur du récit, l’auteur ne se disperse pas et conduit son lecteur jusqu’à une conclusion qui ne manque pas de saveur. Une empreinte visuelle forte et assumée, un scénario très efficace : nous avons là une très belle surprise, pour qui apprécie les thrillers horrifiques.
