L'histoire :
A l’époque des vikings, Sigurd, un adolescent métamorphe ayant la capacité d’être tantôt humain tantôt loup, est toujours décidé à venger le meurtre de son père Gunnulf. Ce dernier, un sorcier maître-loup a en effet été assassiné par Harding, qui lui a volé la peau du versipelle. Cependant, Harding n’avait pas les capacités d’endosser cette pelure magique. Dès qu’il l’a eu enfilée, il a été soumis à sa malédiction : acculé dans sa tête par des forces démoniaques, il se transforme en loup-garou surpuissant et assoiffé de sang dès qu’il enfile le versipelle. Il devient l’Ulfhednar, redouté et chassé par tous les clans. Sigurd est aidé dans sa quête vengeresse par Randi, une jeune fille de son âge, une loeknir (à la fois femme-médecine et sorcière). Et il est sans cesse houspillé par le draugr (fantôme) de Folker, le père de Edi, compagne de Harding, qui souhaite lui aussi se venger de son « gendre », qui l’a tué. Avec l’arrivée du printemps, Sigurd va pouvoir trouver un gué praticable pour traverser la rivière et se remettre en quête de Harding, comme le pousse inlassablement Folker. Parallèlement à cela, Sigurd est en proie à un cruel dilemme, tenu de choisir entre sa famille loup et son amie humaine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà l’Été chez les vikings ! L’adolescent-loup Sigurd va pouvoir se remettre en chasse de Harding, tueur de son père, qui est devenu au début du premier tome un autre genre de créature mixte humain-loup, mais quelque peu plus carnassier. Et la scénariste Isabelle Bauthian va pouvoir dérouler le dénouement de son originale saga viking, orientée sur une relecture du mythe du loup-garou. La quête initiatique de Sigurd se situe en dehors des sentiers battus, à tous points de vue : les caractères des personnages sont atypiques, leurs relations tout autant, l’objectif final – la vengeance d’un côté, la maîtrise de la peau du versipelle de l’autre – est accrocheur, la conclusion est géniale… Et en prime, le dessin d’Anne-Catherine Ott est vraiment très convaincant, abouti et complet dans la composition des cases et ce qu’elles représentent. Ses personnages sont expressifs, et ils évoluent à travers des décors sauvages scandinaves superbement mis en scène. La colorisation, qui choisit des teintes décalées et gère « différemment » la lumière, joue aussi beaucoup sur le sentiment de fraîcheur qui se dégage de ce récit. Et ça dure une fois encore sur 74 planches… De la sacrée belle ouvrage, par Odin !