L'histoire :
Dans la seconde moitié du XVIIème siècle, le jeune l’Olonnois s’engage à bord d’un voilier à destination des îles « paradisiaques » du nouveau monde. Il a naïvement soif d’aventures et de merveilles… il ne va pas être déçu. Durant la traversée, il brave une interminable tempête et apprend les rudiments de la navigation et des voilures en compagnie du « Gabier », un marin expérimenté et sympa. A défaut de paradis, ce dernier lui prédit l’enfer. Effectivement, lors de son escale à la Guadeloupe, l’Olonnois fait connaissance avec celui qui deviendra son nouveau maître, un boucanier cruel. Il lui propose de résister 3 ans à l’enfer qu’il va lui faire vivre, au terme desquels il sera libre de s’installer comme lui. L’Olonnois est conduit à St Domingue, où il découvre un campement sordide, des compagnons désabusés, pouilleux, maigres et une sale paillasse… On lui apprend à chasser le taureau à la machette. L’Olonnois sympathise néanmoins avec Brise-Galet, en compagnie duquel il décide de fuir à la première occasion. Ils traversent ensemble une jungle épaisse dans une chaleur moite. Après quelques jours de fuite, ils tombent sur deux lanciers espagnols. Brise-Galet, hispanophone, tente de les aborder. Il est aussitôt transpercé d’un coup de lance en travers du corps.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir publié plusieurs albums dans l’univers de l’exploration maritime, historique et scientifique (notamment avec Fabien Grolleau chez Dargaud), Jérémie Royer adapte ici le roman éponyme de Michel Ragon. Le marin des sables est le récit initiatique d’un jeune français devenu corsaire dans la seconde moitié sur XVIIème siècle, l’authentique François l’Ollonais, dit « l’Olonnois ». A cette époque « fabuleuse » du « code noir » édicté par Colbert, la France de Louis XIV et l’Espagne de Charles II (dernier des Habsbourg) se livrent une guerre impitoyable dans les Caraïbes. C’est l’époque où le royaume de France emploie officiellement des pirates rémunérés pour nuire au commerce de l’ennemi : ce sont les flibustiers. Notre jeune héros part candidement à l’aventure et apprend sur le tas la cruauté, la vengeance, les manigances, jusqu’à devenir lui-même un impitoyable capitaine pirate, réputé antagoniste ultime des espagnols. Linéaire et initiatique, bien que dessinée à l’aide d’un trait semi-réaliste sobre, relativement « doux » et non spectaculaire, l’aventure alterne les abordages sanglants, les tueries de masse, les périls maritimes, les infâmes alliances mondaines… Mais tout n’est pas qu’ignoble : l’Olonnois est aussi présenté à travers une personnalité très humaine, fidèle en amitié, sensible à la philosophie innocente des natifs et aux sentiments, sur un front inattendu concernant le milieu de la piraterie (le roman publié en 1987 est pourtant antérieur à Brokeback moutain).
