L'histoire :
Quelque part en France, en plein hiver, sur une route qui surplombe un profond aplomb. Un père et un fils entament une discussion qui a tout du psychodrame. Le pater hurle sur sa progéniture, lui reprochant son caractère faible et son incapacité à admettre la mort de sa mère. Le second réplique qu'il a honte de son nom. Il reproche à son géniteur d'avoir construit sa fortune en dépit de toute morale. C'est aussi ce qui peut, selon lui, expliquer la tragique disparition de sa mère. Les deux hommes en arrivent presque aux mains. Le fils s'enfuit, mais quelques virages plus loin, sa voiture embrasse un rail de sécurité. Il sort un peu hagard et marche quelques mètres, lorsqu'il s'aperçoit que l'endroit où il évolue désormais n'a rien de naturel...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est des récits qui proposent un univers étrange et fantastique, dans lequel les personnages semblent perdre brutalement pied. La réalité s'effondre et laisse place à un contexte mystérieux. C'est très exactement le parti-pris narratif que Philippe Saimbert a adopté dans ce volume introductif. Avec un dessinateur de la trempe de Séra, le pari aurait pu être réussi, car son visuel hallucinant s'avère idéal pour transmettre le malaise ressenti par le personnage principal. Au premier coup d’œil, on est saisi par une drôle d'impression. On peut parfaitement se dispenser de lire les textes des premières pages pour comprendre que ce qu'il s'y passe n'est « pas net »... C'est pourtant avec une impression assez mitigée qu'on achève ce 1er tome. Certes, et on insiste sur ce point, le dessin véhicule parfaitement l'étrange ambiance. Il permet même d'amplifier le mystère. Mais la narration livre tellement peu de clés de compréhension qu'il en ressort un sentiment de confusion de l'histoire. Un début de série en demi-teinte...