L'histoire :
Cacaboudin, un monstre mi-poule mi-renard, a suivi Manon depuis le monde des monstres jusque dans sa chambre pour tenter de la gober. Heureusement, elle parvient à s’échapper en le distrayant avec un miroir. En effet, dès qu’il aperçoit son reflet, il ne peut s’empêcher de vouloir se dévorer lui-même. Profitant de sa distraction, elle rejoint « Souslelitville », le monde des monstres cachés sous son lit, et coupe l’accès pour que le monstre ne puisse pas la suivre. Mais Cacaboudin parvient tout de même à se glisser sous un lit… celui du père de Manon. Sauf qu’en passant sous le lit des adultes, il n’atterrit pas dans Souslelitville, mais à Monochrony, un monde sans couleurs loin de chez lui. Il va alors entreprendre un long périple pour retrouver Manon. Pendant ce temps, Pataprout est convoqué par le Bébé-Chef, car depuis qu’il a pris ses fonctions, il n’a toujours pas gobé un seul enfant. La sentence tombe alors : s’il ne réussit pas à avaler quelqu’un dans les prochaines 24 heures, il perdra la garde de ses parents.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome centré sur les relations parents-enfants (inversées), Manon Stremon aborde dans ce second opus, toujours avec humour, le passage vers l’adolescence et la perte de l’âme d’enfant chez les adultes. Le tout sans jamais se départir de son ton décalé et potache, mêlant jeux de mots, blagues absurdes et sous-entendus malicieux qui feront sourire petits et grands. Cette suite marque la fin des aventures de Manon et de Pataprout. La série boucle habilement son récit avec un propos un peu plus sérieux que dans le tome précédent. Derrière les gags et les situations absurdes, se cache une réflexion touchante sur ce qui change en grandissant et ce qu’on peut perdre en route si l’on n’y prend pas garde. Le dessin reste simple et expressif, peuplé de personnages rigolos aux couleurs vives qui accrochent immédiatement l’œil du jeune lecteur. Certaines séquences se démarquent graphiquement, notamment lorsque Cacaboudin, le monstre mi-poule mi-renard, erre à travers les contrées étranges du monde des monstres. Ces passages, visuellement plus audacieux, apportent encore plus d’originalité dans un récit déjà haut en couleurs.