L'histoire :
Esther est une petite fille de 10 ans qui vit à Paris dans le 17ème arrondissement. Elle aime son père, Manu, et sa mère, mais déteste son abruti de frère aîné, Antoine. Esther est en CM1 dans une école privée et sa maîtresse Morret est sympa, mais très moche. Son frère est quant à lui, dans un collège public et il a mal au ventre tous les jours où il doit s'y rendre. À l'école, Esther a pour meilleure copine Eugénie et elle aime bien aussi Cassandre. La petite fille connaît quelques gros mots, mais elle n'aime pas les utiliser. Les garçons, eux, s'en servent au moment d'évoquer les filles ou lorsqu'ils jouent au foot. Si Esther est très heureuse dans la vie, une chose lui manque terriblement. Elle rêve éperdument d'avoir un iPhone, mais son père lui rétorque qu'elle n'aura pas de téléphone portable avant le collège. C'est donc la larme à l'œil qu'elle voit ses parents un mobile à la main, tout comme son abruti de grand frère...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On dit que pour réaliser une bonne histoire et pour que ses personnages aient une réelle consistance, il faut observer consciencieusement ses prochains. Riad Sattouf fait assurément partie des bons observateurs. Il l'a prouvé à plusieurs reprises avec des bandes dessinées comme La vie secrète des jeunes, Retour au collège ou L'arabe du futur. Depuis 2014 , celui qui a déjà eu deux albums récompensés au festival d'Angoulême publie chaque semaine dans la revue L'Obs des strips mettant en scène Esther, une petite fille de 10 ans, dans son quotidien familial, scolaire et amoureux. Avec cette héroïne inspirée de l'enfant d'un ami, il confronte la vision de la jeunesse d'aujourd'hui, faite de candeur, de méchanceté, mais aussi d'une joie de vivre communicative, à celle d'une société toujours plus basée sur le mercantilisme et l'apparence. Esther se voit d'ailleurs plus tard comme une chanteuse connue comme Black M, Kenji ou Maître Gims. Entre les jeux de récré et les premiers baisers échangés (sur une plage en été), Esther n'esquive aucun sujet ni aucune réflexion. A t-elle des ancêtres rebeus ou reunois ? Va t-elle avoir un iPhone avant le collège ? Comment elle a vécu le drame de Charlie Hebdo ? Voici quelques uns des strips que l'on découvre tout au long de ce premier album. Drôle et attachant à la fois, ce titre démarre sous les meilleurs auspices. Les dessins de Riad Sattouf restent dans la droite lignée de ses derniers albums. Même Manu, le père d'Esther, a de faux airs de Pascal Brutal. Titeuf s'est peut-être trouvé une concurrente dans les cours de récré du 9ème art...