L'histoire :
En 2050, sur la base lunaire Barjavel 1, le travail quotidien se déroule normalement pour deux hommes en scaphandre, accompagnés de leur robot ouvrier. La routine est interrompue lorsqu'apparait devant eux une silouhette féminine nue, immobile, qui s'approche du robot des deux hommes, le touche puis s'écroule, inanimée. Lorsque le corps est rapatrié dans la base, il se confirme qu'il s'agit d'un androide ultra perfectionné, d'une technologie inconnue des équipes françaises. Les premiers doutes concernant un programme secret développé par des nations rivales possédant elles aussi des bases lunaires semblent peu réalistes. Kikoto, l'une des scientifiques de la base, retourne alors sur Terre avec l'androide sans vie, pour de plus amples examens. Mais d'étranges phénomènes se produisent pour Kikoto dans le véhicule qui doit la ramener sur Terre, et aussi pour Jean, son collègue resté sur la base avec le Robot Ouvrier touché par l'androïde. Commencent alors pour les deux scientifiques une série d'expériences incroyables, provoquées par des forces qui dépassent de loin leur connaissances scientifiques.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce très joli petit album en noir et blanc, sous couverture souple, cache une aventure atypique, qui démarre comme un space opéra classique, mais décolle rapidement vers une quête individuelle qui dépasse le simple cadre d'une base lunaire en 2050. Le scénario ficelé du début se transforme délibérement en un voyage très planant vers une conclusion inattendue, qui garde une part de mystère. Entre temps, Kelilan (alias Stéphane Knecht) nous aura emmené sur plus de 110 pages très belles, incluant un formidable trip central de 25 pages quasi muettes à travers le temps et l'espace. Cet auteur complet, peu connu du grand public, déroule son scénario de manière très efficace et lisible, nageant avec un bonheur visible hors des contraintes d'un nombre de pages fixes. Les influences très fortes du Moebius des années 70, que l'on retrouve dans les dessins du supplément de fin d'album, sont fort heureusement totalement digérées pour le récit lui-même. Le trait de Kelilan est tout à fait personnel et équilibré, parfaitement adapté au petit format de l'album. Il en sort un récit plutôt captivant, même s'il conserve sa part de mystère (vous l'aurez compris, on est plus proche ici de 2001 l'odyssée de l'espace que de Star Wars). Un space opéra onirique et humaniste, en dehors des sentiers battus.
