L'histoire :
Son père décédé cinq jours après sa naissance, Harold est élevé par sa mère jusqu'à l'âge de six ans. C'est un dimanche que celle-ci disparait. Depuis lors, il n'apprécie guère ce jour de la semaine. Des années passent. Un jour, il se met à avoir un goût désagréable dans la bouche. Disparaissant rapidement, il n'en tient pas compte plus longtemps. Routinier au possible, Harold travaille dans une entreprise qui licencie à la moindre erreur et régit sa journée à la minute prêt. Harold abat trois fois plus de travail que les autres. Il est naturellement employé du mois, jalousé par ses collègues. En dehors du travail, Harold n'a pas beaucoup d'amis, en fait il n'en a qu'un seul : Nelson. Heureux gagnant du loto, cet individu passe son temps à créer des objets inutiles après s'être offert son propre clip de rap. Mais le principal problème d'Harold est que le goût dans sa bouche se manifeste de nouveau et qu'il dure cette fois plus longtemps. Cela l'empêche de dormir et devient de plus en plus problématique. Étonnamment, lorsqu'il est au côté de la serveuse du bar où il se rend régulièrement, la sensation disparaît temporairement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec sa couverture peu ragoutante, et un titre tout aussi emballant, Ce goût n'incite guère à la lecture spontanée. Il serait néanmoins bien dommage de passer à côté d'un album assez sympathique. Concocté par Neyef, dont on avait entrevu le travail sur un Dofus monster, ce one shot raconte comment un jeune homme à la vie parfaitement orchestrée voit surgir, presque du jour au lendemain, un goût horrible dans sa bouche. Un goût du genre à empêcher de dormir, apparaissant puis disparaissant et réapparaissant de façon plus intense... Harold, le héros, finit par littéralement péter les plombs. Avec son humour grinçant, Ce goût navigue entre deux genres : la comédie noire et le thriller. Assez bien raconté, le récit monte en puissance et l'ensemble se lit finalement très agréablement. L'humour n'est pas forcément très subtil, mais qu'importe : cela fonctionne. Visuellement, le style de Neyef est dans la lignée de la nouvelle vague : un trait fin et légèrement anguleux. La colorisation restreinte à une palette de couleurs est assez réussie dans l'ensemble. Ce goût est au final assez savoureux...
