L'histoire :
Tout le monde se représente plus ou moins Dieu en un vieil homme barbu et bodybuildé… la vérité est tout autre. Dieu est une femme, qui adore se détendre en fumant des pétards et s’amuse à jouer avec la vie et la mort de l’Humanité. A chacune de ses apparitions, la jeune femme n’a jamais la même apparence. Dans un tabac, elle se met à regarder une carte postale avant de la chiffonner et de sortir. Voyant ceci, le commerçant l’interpelle et lui réclame de l’argent, ce qui l’énerve. Elle fomente alors une explosion et une vitre d’immeuble vient décapiter le vieil homme. Bien évidemment, un tel remue ménage attire les badauds mais aussi les autorités. Comme d’habitude, elle a bien envie de se débarrasser du policier qui souhaite l’interroger, en le tuant, mais un homme apparaît et l’en empêche. Celle-ci est totalement stupéfaite car normalement, personne ne peut prévoir ses actes. Cet individu réussit même à l’assommer. Le pire est à venir : à son réveil, elle n’est plus immortelle et elle a incroyablement vieilli…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est tout de même agréable, dans notre civilisation laïque et ouverte, de pouvoir parodier et caricaturer les icônes religieuses qui ont façonné nos bases sociales, sans crainte de châtiment moral ou judiciaire. Steven Lejeune, l’auteur de l’excentrique série Trop de bonheur (T.D.B.), nous propose aujourd’hui sa vision extrêmement personnelle du mythique… Dieu. Celui-ci est une femme, elle possède des dreadlocks en guise de coupe de cheveux et adore fumer des pétards ! Avec un tel postulat, il est évident que l’auteur cherche à tout prix à nous surprendre et à s’amuser au passage. Lejeune se complaît donc totalement à ce petit jeu. Car il n’y a pas que le scénario qui soit complètement barré, entre le un langage codé (en forme de jeu concours) et des dialogues format SMS, on peut dire que le délire est immense ! Malgré cela, ce premier tome n’est pas irréprochable. L’histoire ne progresse quasiment pas et on se demande surtout comment l’auteur va pouvoir se sortir d’une telle hypothèse de départ. Lejeune avoue lui-même ne pas trop savoir et nous propose en fin de volume de choisir la suite de l’aventure ! Au niveau des dessins, il se fait clairement plaisir : outre un trait soigné, on note des cadrages originaux et parfois limite improbables. On peut rester dubitatif sur la véritable utilité de ce premier tome, mais il n’en est pas moins doté de véritables qualités dans cet art difficile et la suite devrait en confirmer l’intérêt… ou pas.