interview Bande dessinée

Wang Peng

©Delcourt édition 2008

Au bord de l’eau, un grand roman chinois, n’est plus tout à fait inconnu en France. En effet, Jean-David Morvan vient d’en faire l’adaptation scénaristique (chez Delcourt), dessinée par Wang Peng, un dessinateur chinois comblé de talents. Pour preuve : il dédicace accroupi dans les allées du Salon du livre ! :-)
Avec l’aide indispensable et bienveillante d'une traductrice, les bédiens ont interviewé le jeune prodige…

Réalisée en lien avec l'album Au bord de l'eau T1
Lieu de l'interview : Le salon du livre de Paris

interview menée
par
11 avril 2008

Bonjour Wang Peng ! Comment en êtes-vous arrivé à faire de la bande dessinée ?
Wang Peng : Quand j'étais petit, je lisais beaucoup de mangas japonais, cela m'a donné envie d'en faire, j'ai donc commencé par les redessiner.

L'histoire d'Au bord de l'eau est peu connue en France, que représente-t-elle pour vous ?
Wang Peng : C'est un grand roman chinois, qui a été écrit il y a plusieurs centaines d'années, par Shi Nai-an. C'est en quelque sorte assez proche du livre de Victor Hugo les Misérables.

Devant l'ampleur du roman, pensez-vous que les trois tomes prévues pour cette adaptation soient suffisant ?
Wang Peng : En fait, l'adaptation de l'histoire est suffisamment bien condensée pour que la série ne dure que 3 tomes. Quand on lit le roman, on peut se demander comment cela est possible, pourtant Jean-David Morvan a véritablement réussi à faire la synthèse du livre. C'est un très bon travail d'adaptation.

De quoi vous êtes vous inspirés pour illustrer ce tome ?
Wang Peng : Je me suis inspiré de plein de choses différentes, autant écrites que visuelles, des livres, des photos, des illustrations anciennes et beaucoup de films chinois. Il y a aussi une autre source importante : Google (rires).

J'ai vu que vous aviez aussi travaillé dans le milieu de l'animé...
Wang Peng : Oui, de 19 ans à 21 ans, j'ai travaillé dans un studio à Shangaï comme animateur, je réalisais des storyboards et les séquences entre les poses clés.

Nous vous avons découvert en France avec la colorisation du premier tome de Taras Boulba...
Wang Peng : En fait, mon travail a été assez réduit puisque c'est le studio 9, que je gère, qui m'a suppléé dans cette tâche. Comme le travail porté sur un roman russe, nous avons fait beaucoup de recherches pour les costumes, les décors, nous avons même corrigé à plusieurs reprises afin que cela soit plus proche de l'Histoire.

Comment s'est passé votre rencontre avec Jean-David Morvan ?
Wang Peng : Nous avons été présentés tous les deux, puis nous avons communiqué par mail. Je traduis du chinois en anglais et je fais l'inverse pour ceux de Jean-David. Des fois, il arrive que cela me prenne des heures pour comprendre les modifications qu'il me demande (rires) !

Combien de temps avez-vous mis à réaliser cet album ?
Wang Peng : Environ huit mois.

Est-ce que vous ressentez une quelconque pression concernant la sortie d'Au bord de l'eau ?
Wang Peng : Évidemment, pour moi c'est quelque chose d'assez nouveau, puisque jusqu'ici je travaillais surtout dans la mode ou dans l'illustration. Donc je ressens une certaine pression, oui.

Quelles sont vos références ?
Wang Peng : J'aime beaucoup d'auteurs japonais mais je ne connais que leur nom en chinois (rires). Il y avait des titres comme Doraemon, Dr Slump ou DragonBall.

Quels sont vos futurs projets ?
Wang Peng : En dehors de la suite d'Au bord de l'eau, j'aimerais bien retravailler dans l'animation et faire quelque chose dans l'esprit de Jin-Rôh la brigade des loups.

Avec qui aimeriez-vous travailler ?
Wang Peng : Pour l'instant, je ne connais pas suffisamment de monde dans le milieu de la bande dessinée, donc je ne sais pas. Peut être plus tard.

Y-a-t il des titres ou séries que vous souhaiteriez conseiller aux terriens ?
Wang Peng : J'aime beaucoup Tao Bang !

Si vous aviez la possibilité d'utiliser une gomme magique pour corriger un détail ou une partie de votre album, souhaiteriez-vous l'utiliser ?
Wang Peng : Il y a beaucoup de choses que j'aimerais changer !

Y -a-t il une question que vous aimeriez que l'on vous pose ?
Wang Peng : Que représente la bande dessinée française pour vous ?

Pouvez-vous y répondre ?
Wang Peng : Je pense qu'il y a tous les genres, du social au manga, comme en Chine !

Merci à Wang Peng et… à Cécile Reverdy pour son aimable traduction !