L'histoire :
Il y a de nombreux mois que le pays est ravagé par des épidémies, toutes plus virulentes les unes que les autres. L’Empereur a beau avoir tout tenté, réduction d’impôts, prières, sacrifices, rien n’y fait. Il décide donc d’envoyer le grand maréchal Hong Xin à la rencontre du maître céleste descendant des Han. S’y rendant avec grande hâte, l’émissaire a, en plus, la charge d’un édit expliquant la situation dans laquelle se trouve le royaume. Au monastère, il apprend que le maître céleste sied en haut de la montagne. Hong Xin marche alors longuement à travers la montagne et les forêts. Le temps d’une pause, il se fait surprendre par différents animaux, tels un tigre blanc ou encore un serpent. Ceux qui auraient pu être des prédateurs auront pourtant leur attention détournée par une curieuse sonorité : il s’agit de celle d’une flûte qu’un curieux petit garçon, qui lui apprend que le maître céleste est déjà parti pour la capitale. Rentrant au monastère, Hong Xin découvre un mausolée interdit qu’il décide de faire ouvrir. Mais à peine cela est-il fait qu’une nuée de démon en sort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au bord de l’eau (parfois appelé aussi Le récit des berges) fait parti des titres jugés comme classiques en Asie. Logique, donc, que Jean-David Morvan en fasse l’adaptation en bande dessiné, au sein de sa collection Ex-Libris. A part une série télé et une version remaniée dans les jeux vidéos Suikoden, on connaît très peu cette histoire. Pourtant le récit est intéressant, les personnages sont très nombreux, disposant tous d’une personnalité propre. Ainsi, on ne peut que détester Gao Qiu, l’archétype du méchant auquel la chance sourit en permanence. Malgré tout, on ne perd jamais le fil, grâce à l’utilisation judicieuse d’un personnage jouant le rôle de narrateur. Ce premier tome est assez dense, mais il reste très digeste, la multiplication des protagonistes n’étant pas un problème grace à la présentation du début du volume. Concernant les dessins, le travail du chinois Wang Peng est au premier coup d’œil assez impressionnant. Le rendu est proche de la photo et de la peinture en même temps, avec des couleurs très variées, toujours bien choisies. Le seul hic est l’inconstance des traits de l’auteur : certains passages épurés côtoient d’autres impressionnants de réalisme (le tigre). Dans la globalité, ce premier tome est une vraie bonne surprise et promet de grands moments pour les tomes suivants !