L'histoire :
Xiong Mao toute en courbes généreuses, simplement vêtue d’une tenue légère, est allongée sur son lit. Dans la pièce d'à côté, Ombre exhibe son corps athlétique très affûté à la sortie de la douche. Après quelques mots échangés et un jeu érotique, Xiong et Ombre se livrent l’un à l’autre. Malgré une relation qui fonctionne, les deux êtres ne se sentent pas fusionnels. Pour atteindre cette alchimie, ils vont devoir suivre un parcours initiatique proposé par maîtresse Kim. Arrivés aux portes du salon de tatouage où officie Kim, Xiong et Ombre sont invités à patienter dans une salle. Intrigué par une sculpture au mur, Xiong s’approche et examine l’objet. Après quelques minutes d’observation, elle se rend compte que le personnage, ressemblant fortement à Matsya dans la culture hindoue, a bougé. Sans crier gare, la sculpture prend vie et la serre dans ses bras. Les deux amants sont transportés dans un temple ressemblant à des thermes ornés de sculptures du kamasutra sur les murs et d'une multitude d’objets phalliques. Xiong et Ombre sont séparés. Alors que la première doit faire face à sa sœur, Ombre, lui, voit son père érigé sur son chemin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’érotisme devient artistique lorsqu’il est motivé par la poésie. Le scénariste Florent Maudoux nous livre ici un récit très juste sur les combats menés par chacun pour maintenir un équilibre dans le couple. Afin de construire une union forte, le couple doit traverser des périodes de troubles et se détacher de lien externe. Ces liens peuvent être par exemple la famille, où dans les contes héroïques, la fille doit vaincre la mère ; et par analogie, le fils son père, ou encore vaincre sa propre mort pour se sentir vivre. Malheureusement, les scènes de luttes dans l’album se résument à un ensemble de prises d’arts martiaux à l’image du jeu vidéo Tekken ou encore Street Fighter, sans beaucoup de subtilité. Seule la force entre en ligne de compte. Peut-être que si la ruse ou la séduction avaient eu une part plus importante, ces luttes auraient été un peu moins monotones. Certes, le loup use de ruse pour restreindre sa force afin de rééquilibrer le combat, mais il reste tout de même dans une stratégie de lutte physique. Au niveau du dessin, Florent Maudoux dessine avec volupté et générosité les corps féminins. Le trait est beau et l’ensemble, même si certaines cases sont osées, reste poétique sans entrer dans la vulgarité pornographique. Rien que pour la morale à la fin de l’album, cet ouvrage mérite d’être lu.
