L'histoire :
Le grand cataclysme a changé la face du monde et a vu le nombre d'humains fortement diminuer. Des monstres sont même apparus et représentent une menace réelle pour les quelques survivants. Dans une ville dévastée, un homme utilise sa magie pour ranimer les morts et réactiver le courant électrique. Le nécromancien n'a pour compagnie qu'un chien, mais il décide de partager la soirée avec une morte-vivante. Celle-ci ne lui parle évidemment pas, mais le fait d'être là ravit l'homme qui ne demande qu'à avoir un peu de compagnie. Une jeune femme passant aux abords de la ville est intriguée par la lumière et s'immisce à l'intérieur. Or, les morts réanimés se ruent alors sur elle. Le nécromancien évite un drame et ordonne à son armée de morts de cesser toute agression. En se relevant, elle utilise son don d'empathie pour tester son sauveur. Déstabilisée, celle-ci ne sait pas encore si elle peut faire confiance à cet homme, mais cela fait bientôt un an qu'elle n'a rencontré un humain...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le lancement de la collection Araignée chez Ankama, chaque sortie a su attirer l'attention des lecteurs par des thèmes souvent sombres (voir horrifiques) mais développés de façon originale. La scénariste Isabelle Bauthian développe avec Havre un univers intéressant qui pourrait être un croisement entre Mad Max, Walking Dead et le fantastique. En racontant l'histoire d'un homme au talent de nécromancien et d'une jeune femme possédant des capacités de sorcière dans un monde aux abois, le récit pourrait se montrer hésitant et n'être qu'une resucée d’influences diverses et (a)variées… il n'en est rien. Si les rapports entre les deux protagonistes sont assez étranges au départ, l'histoire permet de mieux les connaître et au final les comprendre. Le travail sur les dialogues est à ce propos parfaitement réussi et les rebondissements viendront heurter les habitués de titres un peu sombres, par la façon dont ils sont amenés. Prometteur donc, mais intrigant, le scénario pêche cependant à trouver son équilibre. Ce n'est que dans le dernier tiers que l'on sent l'histoire véritablement débuter. Les dessins simples et épurés, renforçant l'impression parfois désertique et délabrée des décors, se montrent donc, dans le genre, adéquats. Une nouvelle série de qualités débute…