L'histoire :
Avançant rapidement dans la forêt, le pistolero a du mal à accepter son propre viol sur la personne de la magicienne. Le nécromancien et celle-ci rattrapent le jeune homme. La jeune femme fait comme si de rien n’était et ensembles, ils partent tous en direction de la ville de Kastan. Aux portes de la ville, ils font un feu et attendent. Plusieurs personnes viennent à leur rencontre. Elles leur offrent l’hospitalité et les conduisent auprès du penseur. Ce vieil homme leur avoue avoir compris comment le monde a plongé dans le chaos. Cela serait dû à la lumière... Et pour ses proches, la prier est devenue une véritable religion. Le nécromancien et la magicienne profitent des avantages de la ville pour dormir paisiblement et se laver. Le pistolero, quant à lui, a retrouvé une jolie femme. Il la connaît depuis plusieurs années et tous deux s’aiment passionnément. Alors que les trois petits nouveaux essaient de trouver leur place au sein de cette communauté, le pistolero est hanté par son geste. Il refuse que sa petite amie s’approche de la magicienne et lui parle. Plus les jours passent, plus sa culpabilité lui pèse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Découverte avec un excellent premier album (Effleurés), Isabelle Bauthian n’a cessé de diversifier ses thématiques. Avec Havre, elle s’est lancée dans un récit post-apocalyptique en trois tomes, racontant notamment comment trois personnages dotés de capacités particulières survivent à travers un monde devenu un véritable enfer. Le premier opus avait introduit le trio et surtout cet univers post-apocalyptique où la magie est devenue réalité. Se concluant par une double séquence mi-choc mi-espoir, cette suite se révèle particulièrement inspirée. Jouant entre ces deux approches, le titre dévoile une narration subtile, qui monte progressivement en puissance. Le geste commis par le pistolero ne semble pas avoir atteint la magicienne, dans un premier temps, mais les lecteurs comprendront au fur et à mesure de l’histoire que celle-ci prépare en réalité sa vengeance (ou en tout cas, elle le laisse à penser). Plus volubile, le récit se montre captivant et gagne en consistance. La dessinatrice Anne-Catherine Ott montre elle aussi avec cet album de belles choses. Ses progrès sont notables, son trait semi-réaliste est plus affirmé et sa colorisation plus maîtrisée. Entre faux-semblants et espoir, Havre se révèle fort addictif et confère un renouveau féminin très prometteur au 9e art...